Accusé du meurtre d'un employé de brasserie à Villeurbanne en 2009 pour des cigarettes, un homme était jugé en son absence mardi devant la cour d'assises du Rhône à Lyon.
Un Algérien, détenu dans son pays, a été condamné à 30 ans de réclusion mardi en France pour le meurtre en 2009 d’un employé de brasserie dans la banlieue de Lyon, tué pour un paquet de cigarettes, des faits pour lesquels il avait déjà été condamné en Algérie. La peine infligée mardi par la cour d’assises du Rhône (qui jugeait par défaut criminel et donc sans jurés), conforme aux réquisitions de l’avocat général, est assortie d’une interdiction définitive d’entrée sur le territoire français.
Un «soulagement»
Interpellé en 2013 en Algérie où il avait fui clandestinement, Redouane Khoutir, 66 ans aujourd’hui, avait été condamné en 2015 par le tribunal criminel d’Annaba à 20 ans de prison pour le meurtre par balle de Fouad Guessoum. Toujours détenu dans son pays, qui n’extrade pas ses ressortissants, il a donc été jugé en son absence à Lyon pour ce meurtre.
«Cette décision française est la seule qui compte», a déclaré Me David Metaxas, avocat de la famille de la victime. Le verdict est aussi un «soulagement», et «quinze ans après, la famille va enfin pouvoir entamer le processus de deuil», a-t-il ajouté. L’un des frères de la victime, Billal, 52 ans, a regretté l’absence de l’accusé à son procès. «On aurait bien aimé savoir pourquoi il a fait ça, gratuitement. Mon petit frère n’a fait que s’interposer», a-t-il commenté à l’AFP.
Une balle dans la poitrine
Les faits remonte à septembre 2009. Une femme de 33 ans entre un soir dans une brasserie de Villeurbanne, en banlieue de Lyon, pour acheter un paquet de cigarettes. Mais l’établissement fermant, elle avait essuyé un refus de la serveuse, de même que son compagnon Redouane Khoutir, entré pour la faire sortir puis revenu seul pour réclamer ce même paquet de cigarettes.
Fouad Guessoum, 35 ans, qui s’occupait alors du nettoyage de la brasserie, lui avait demandé de sortir et les deux hommes s’étaient disputé verbalement. Peu après minuit, Redouane Khoutir était revenu, revolver à la main, tuant Fouad Guessoum d’une balle dans la poitrine. A l’époque, il bénéficiait d’une liberté conditionnelle après avoir purgé une peine de 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué un policier au cours d’un hold-up en 1984.
A la suite de son procès en Algérie en 2015, Me Metaxas avait déploré qu’il se soit déroulé «sans témoins, sans les parties civiles, sans les victimes, sans que personne ne soit informé». Le procès de Lyon a permis à la famille de la victime d’avoir pu «enfin bénéficier d’un temps de parole», s’est-il félicité mardi.
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