«J’AI VU THOMAS SE FAIRE PLANTER UN COUTEAU DANS LE CœUR»

Les jeunes qui participaient samedi soir à une fête de village à Crépol (Drôme) sont traumatisés par la mort violente de l’un des leurs. Témoignages.

«La population est traumatisée. (…) Ça semble irréel.» À l’image des habitants de Crépol (près de Valence), la maire Martine Lagut est encore sous le choc après la rixe survenue dans la nuit de samedi à dimanche lors du «bal d’hiver» du village. «On envoie ses enfants pour s’amuser et on vient récupérer un cercueil… il n’y a pas de mots», confie l’élue au «Parisien». Sans raison apparente, un groupe de jeunes a semé la terreur en pleine soirée, tuant à l’arme blanche un adolescent de 16 ans et en blessant neuf autres, dont deux sont encore dans un état critique.

Les témoignages de jeunes présents au moment de la rixe sont glaçants: «J’ai vu Thomas se faire planter un couteau dans le cœur et dans la gorge. (…) Je suis choqué parce que c’était un collègue à moi, on a fait du rugby ensemble, on était au collège ensemble, et je l’ai vu mourir», souffle Hugo, 18 ans. Anthony, 16 ans, raconte pour sa part que l’agression est survenue alors que la fête touchait à sa fin. «J’ai vu Thomas s’écrouler. Ça m’a traumatisé. (…) Je l’ai vu avec sa main sur son ventre, en train de mourir», témoigne-t-il. Maxence, 18 ans, évoque un «bain de sang»: «Des jeunes de cité ont encerclé la salle des fêtes et plantaient les gens à l’aveugle», résume-t-il.

Matteo jouait dans le même club de rugby que Thomas et était dans la même classe au lycée. Ce lundi, les cours ont repris sans lui. «C’était vraiment un bon déconneur», confie l’adolescent à BFMTV. «C’était le gars qui réconciliait tout le monde quand il y avait un petit conflit dans le groupe, mais c’était aussi celui qui faisait rire tout le monde, qui dépannait tout le temps, qui était toujours là pour les autres», ajoute-t-il. Aucune interpellation n’a encore été effectuée. Une enquête a été ouverte pour «homicide et tentative d’homicide en bande organisée». Le procureur de Valence, Laurent de Caigny, a évoqué dimanche un possible règlement de comptes.

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