Maurizio S. a été victime d'un coup du lapin lors d'un grave accident de voiture. Depuis, il est tributaire d'analgésiques puissants. D'un point de vue médical, il est toujours incapable de travailler après un an. La Suva a pourtant suspendu ses prestations.
Le Zurichois Maurizio S.* veut travailler, mais il ne peut pas. En raison d'un coup du lapin qu'il a subi lors d'un grave accident par l'arrière en septembre 2022. Depuis, l'Italien souffre de divers maux, parfois sous la forme de terribles douleurs persistantes, si bien que certains jours, il n'arrive pas à sortir du lit. Il a également déjà abandonné sa petite amie parce qu'il ne se souvenait soudainement plus d'elle.
Bien que l'informaticien soit toujours considéré comme inapte au travail du point de vue médical, la Suva veut maintenant, après environ un an, suspendre ses prestations d'environ 6000 francs par mois à la fin novembre.
Une décision dévastatrice pour Maurizio S. Il déclare à Blick: «Ma vie est menacée! Je ne peux pas travailler à cause des douleurs.»
Son calvaire a commencé il y a un an: sur le chemin du retour de ses vacances en Italie, un accident se produit sur l'autoroute près d'Orvieto, en Italie. Une camionnette percute sa voiture par l'arrière. Depuis, le quotidien de Maurizio S. est marqué par la douleur. «Même les infiltrations de cortisone et les analgésiques puissants comme l'oxycodone ne m'aident pas à les maîtriser.»
Maurizio S. souffre ainsi de forts maux de tête, de nuque et de dos, ainsi que de vertiges. Il a également des difficultés de concentration et des problèmes de mémoire. Les médecins soupçonnent une lésion cérébrale légère. Poursuivre son métier d'informaticien? Impossible pour l'instant. Il ne peut plus non plus jouer aux boules, car il ressent constamment des décharges électriques dans le bras droit à cause de son nerf ulnaire irrité.
Depuis l'accident, l'homme de 33 ans souffre aussi de dépressions, d'attaques de panique et d'un trouble de stress post-traumatique.
Pour ses médecins traitants, il ne fait aucun doute que Maurizio S. est toujours incapable de travailler et que ses problèmes de santé sont clairement liés à l'accident. Ainsi, l'un d'eux écrit: «Le schéma des blessures et l'ensemble des symptômes peuvent être qualifiés de coup du lapin suite à la violente collision par l'arrière survenue il y a un an». Il craint «que son état ne s'améliore pas complètement et qu'il reste des séquelles permanentes.»
Dans sa décision de classement, la Suva écrit toutefois: les troubles dont il se plaint ne sont pas suffisamment démontrables sur le plan organique. Le lien entre les problèmes de santé et l'accident n'est pas non plus établi.
Maurizio S. qualifie cette décision d'insolente: «Ils ne m'ont jamais rencontré personnellement, et encore moins fait expertiser.»
Certes, la décision est accompagnée d'une brève évaluation d'un médecin de la Suva. Mais celle-ci s'appuie sur des examens effectués par l'hôpital Limmattal en février 2023, où une IRM n'aurait pas révélé de dommages au crâne ou à la colonne vertébrale, mais aurait en revanche révélé, entre autres, des modifications de plusieurs disques intervertébraux, comme une hernie.
Dans cette évaluation de février, on peut lire: «Il est réjouissant de constater qu'il existe déjà une certaine amélioration des symptômes». Néanmoins, les troubles post-traumatiques liés à l'accident, tels que les douleurs, les troubles de la fatigue et de la concentration, ne peuvent pas être exclus par l'imagerie.
Cet automne, l'hôpital juge alors: «Malheureusement, l'évolution est toujours retardée – sans qu'aucun changement significatif ne se soit manifesté au cours des derniers mois.» Et confirme le «lien entre l'accident par l'arrière et les troubles post-traumatiques actuellement toujours persistants du patient.»
Maurizio S. a fait appel à son avocat Patrik Howald au sujet de l'ordonnance. Celui-ci déclare à Blick: «La Suva occulte tout simplement les rapports médicaux qui ne lui conviennent pas.» Il critique la décision: «Elle est incomplète et contradictoire. Dans le rapport ci-joint du médecin interne de la Suva, il est même affirmé que mon client ne souffre d'aucun trouble. Et d'un autre côté, la décision ne conteste pas les troubles, mais leur lien avec l'événement accidentel.»
Selon lui, la Suva aurait dû, dans ce cas, procéder à des investigations plus approfondies – comme par exemple, expertiser Maurizio S. Mais «tout le système repose sur le fait que des investigations plus approfondies ne sont effectuées ou ordonnées par un tribunal que lorsque la personne concernée se défend.»
Maurizio S. souligne: «Je ne veux pas dépendre pour toujours du soutien de la Suva. Mais mon corps a tout simplement besoin d'un peu de temps pour se rétablir!»
En mars déjà, Maurizio S. avait fait un essai de travail volontaire – mais il a dû l'interrompre en raison de ses douleurs. Après cette première tentative de travail, Maurizio S. a également pris des mesures de réadaptation de l'Assurance-invalidité (AI) auprès de la SVA Zurich. En raison de son incapacité de travail, celles-ci ont toutefois été clôturées.
La Suva ne donne aucune indication sur le cas présent, car «il s'agit d'une procédure en cours et la décision de classement n'est pas encore entrée en vigueur». Maurizio S. a la possibilité de faire opposition dans un délai de 30 jours.
C'est d'ailleurs ce que le principal intéressé a l'intention de faire par l'intermédiaire de son avocat. Il faudra attendre jusqu'à ce qu'une décision définitive soit rendue.
Une chose est sûre: fin novembre, la Suva cessera de verser ses prestations. Un coup dur pour Maurizio S.: «Je vais sans doute devoir demander l'aide sociale pour assurer la transition.»
*Nom connu
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