CARLA BRUNI RATTRAPéE PAR LES PROBLèMES JUDICIAIRES DE SON MARI

La femme de Nicolas Sarkozy est entendue jeudi matin dans un volet de l’enquête sur le financement libyen impliquant l'ex-président français.

Carla Bruni, épouse de l’ex-chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, est entendue jeudi matin comme mise en cause dans un volet de l’enquête sur le financement libyen de la campagne présidentielle de son mari en 2007, a appris l’AFP de source judiciaire.

Les investigations portent sur la spectaculaire volte-face fin 2020 de l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine qui avait subitement dédouané l’ex-chef de l’Etat français dans l’enquête sur les fonds libyens, qui auraient été versés par le régime de Kadhafi, après avoir été son principal accusateur.

Les enquêteurs soupçonnent plusieurs proches de Nicolas Sarkozy d’avoir participé à une opération pour obtenir ce revirement, qui n’a finalement eu aucune incidence sur le coeur des investigations sur les fonds libyens. Dans ce volet subornation de témoins, Nicolas Sarkozy a été inculpé début octobre.

Son épouse Carla Bruni avait, elle, été entendue comme simple témoin en juin 2023 mais figure désormais parmi les personnes mises en cause en raison de ses échanges avec la «reine des paparazzis» française, Mimi Marchand, soupçonnée d’avoir participé à la rétractation de M. Takieddine et inculpée dans ce dossier.

«Volonté de dissimulation»

Selon une source proche du dossier, le juge en charge de l’enquête s’interroge notamment sur une possible «volonté de dissimulation» de Carla Bruni alors que tous ses messages échangés avec Mimi Marchand auraient été supprimés le 5 juin 2021, jour de l’inculpation de cette dernière.

L’ex-top model et chanteuse est donc soupçonnée d’avoir joué a minima un rôle de point de contact dans ce dossier entre différents protagonistes. Des auditions ont été réalisées ces derniers mois dans son entourage, a indiqué à l’AFP une autre source proche du dossier.

Dans ce dossier, ce sont désormais onze protagonistes, en comptant Mme Bruni, qui sont soupçonnés d’avoir participé, à des moments et degrés divers, à cette opération qui aurait principalement visé à tromper la justice française.

Dans le coeur du dossier de financement libyen de sa campagne de 2007, M. Sarkozy a par ailleurs été renvoyé en procès aux côtés de douze autres prévenus, au terme de dix ans d’enquête.

L’ex-chef de l’Etat, qui conteste les faits, doit être jugé début 2025 notamment  pour «recel de détournement de fonds publics», «corruption passive» et «financement illégal de campagne électorale».

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