COMMERCE ET UKRAINE AU MENU DE LA VENUE DE XI JINPING

Le président chinois a entamé lundi une visite de deux jours. Les échanges se sont concentrés sur l'activité économique et le conflit en Ukraine.

Le président chinois Xi Jinping est arrivé lundi en fin de matinée à Paris pour le début officiel de sa visite d’État de deux jours en France. Il a été accueilli à l’Élysée par son homologue français, Emmanuel Macron.

Les deux chefs d'État ont eu un premier entretien en présence de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, venue pour aborder notamment les désaccords commerciaux entre l'UE et Pékin.

Tensions économiques

Les trois dirigeants n'ont pas tenté de cacher les tensions qui s'accumulent sur les échanges commerciaux, la Chine ayant décidé de répliquer par des taxes douanières aux mesures européennes, qu'elle juge «protectionnistes». Ursula von der Leyen a rappelé que l'UE «n'hésitera pas à prendre des décisions fermes» pour «protéger son économie».

Pour Xi Jinping, les préoccupations n'ont pas lieu d'être. Alors que les Européens dénoncent l’afflux de produits chinois massivement subventionnés qui faussent la concurrence internationale, comme les véhicules électriques, le président chinois a au contraire affirmé que «l’industrie chinoise des nouvelles énergies» permettait «d’accroître l’offre mondiale et d’atténuer la pression de l’inflation mondiale».

Cognac provisoirement exempté

Si les parties semblaient camper sur leurs positions, le sort du cognac français, contre lequel Pékin a lancé une enquête antidumping, pourrait s'améliorer. Selon une source, la Chine devrait renoncer à prélever les droits de douane provisoires envisagés durant l’enquête. À noter que, parmi les cadeaux offerts par Emmanuel Macron à Xi Jinping figuraient deux cognacs de grande marque...

Par ailleurs, plusieurs contrats commerciaux entre des entreprises françaises et chinoises ont été signés lundi, notamment dans l’énergie, les transports et la finance, a annoncé l’Élysée.

«En Ukraine, la Chine n'est pas partie prenante»

Sur le dossier ukrainien, le président chinois a appelé lundi en fin de journée à ne pas «salir» son pays. La Chine est régulièrement critiquée par les Occidentaux, États-Unis en tête, sur son rôle dans la guerre en Ukraine, ne serait-ce que parce qu'elle n’a jamais condamné publiquement la Russie.

«Nous nous opposons à l’utilisation de la crise ukrainienne pour jeter la responsabilité sur d’autres, salir un pays tiers et déclencher une nouvelle guerre froide», a déclaré Xi Jinping. «La Chine n’est ni à l’origine de la crise ni partie prenante. Cependant, nous n’assistons pas indifférents au malheur d’autrui. Nous jouons depuis le début un rôle positif dans la recherche de la paix», a-t-il assuré.

Pas de vente d'armes à la Russie

De son côté, Emmanuel Macron a salué «les engagements» chinois «à s’abstenir de vendre toute arme» et «toute aide à Moscou».

«Nous respectons les liens anciens qui unissent la Chine à la Russie», a fait valoir le président français et «vu cette histoire complexe, nous accueillons favorablement les engagements des autorités chinoises à s’abstenir de vendre toute arme, toute aide à Moscou et à contrôler strictement l’exportation des biens à double usage» pouvant servir à des fins militaires.

L’UE et la France comptent sur la Chine pour «user de toute son influence sur la Russie» pour faire cesser la guerre en Ukraine, a déclaré pour sa part la présidente de la Commission européenne.

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