CRISE à CLAIR BOIS: TENSIONS ET «OMERTA» DANS UNE INSTITUTION GENEVOISE D'ACCUEIL DES HANDICAPéS

Un sondage révèle une crise au sein de Clair Bois à Genève, avec des employés en sous-effectif et des soins compromis pour les bénéficiaires polyhandicapés. Les syndicats vont rencontrer le magistrat de tutelle.

L'institution genevoise Clair Bois, dédiée aux personnes polyhandicapées, est secouée par une crise du personnel. Les employés tiraient déjà la sonnette d'alarme il y a plus d'un an, rapporte la «Tribune de Genève».

La situation n'a pas évolué, montre un sondage mené par les syndicats SIT et SSP. Sur les 75 participants interrogés, 76,5% déplorent un manque de personnel fixe. Ils s'alarment de l'utilisation fréquente de remplaçants peu familiers avec les résidents, révèle le quotidien.

«Omerta» et pressions

Cet environnement de malaise atteint les travailleurs et les bénéficiaires dans leur quotidien. Des employés avouent parfois oublier des médicaments ou expédier les soins. La frustration mène à des tensions, exacerbées par la crainte de représailles en cas de dénonciations.

Un employé va même jusqu'à parler d'«omerta», de pressions subies même en congé maladie. Certains imaginent que la direction générale ne sait pas tout, des coordinateurs faisant de la rétention d'information, estime une collaboratrice citée par la «Tribune». Des parents de bénéficiaires avaient notamment rédigé un courrier de soutien affiché à Clair Bois, mais retiré du jour au lendemain.

Deux sons de cloche

Les syndicats ont demandé une rencontre au magistrat de tutelle, Thierry Apothéloz. Ils ont envoyé un résumé du sondage et proposent de partager les détails si nécessaire. Le conseiller d'État socialiste estime une rencontre nécessaire et a chargé l'Office de l'action, de l'insertion et de l'intégration sociales de les recevoir.

Face à ces révélations, la direction de Clair Bois, par la voix de Pierre Coucourde, directeur général, exprime des réserves. Il annonce une enquête faite par l'institution. Et mentionne des données contradictoires en leur possession, notamment sur l’absentéisme et le budget des postes.

Malgré les difficultés, le directeur général souligne qu'une enveloppe budgétaire a été allouée pour le recrutement et les remplacements et mentionne une baisse de l'absentéisme. Il rappelle aussi la complexité de l'accompagnement des personnes handicapées, dont l'évolution est liée à la Convention internationale des droits des personnes handicapées.

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