«DANS LA PLUPART DES CAS, L’ERREUR HUMAINE EST LA CAUSE PRINCIPALE»

Selon Dominik Knill, président de la Société suisse des officiers, des erreurs de manipulation et un manque de contrôles pourraient être à l’origine de l’accident mortel de Bremgarten (AG).

Qu’est-ce qui vous est passé par la tête quand vous avez entendu parler de

,

l’accident de tir mortel à Bremgarten (AG)

,

?

Cet incident est tragique. Je présente mes condoléances aux proches et aux camarades. Heureusement, les accidents de tir sont extrêmement rares dans l’armée, surtout si l’on considère que l’on tire beaucoup au cours de l’instruction.

Quelles sont les causes possibles de l’accident?

Il n’est pas encore possible de le dire, car nous ne savons pas encore dans quelle phase de l’exercice de la troupe l’accident s’est produit. L’exercice était-il encore en cours? Était-il terminé? Le contrôle du déchargement a-t-il déjà été effectué, soit le contrôle pour savoir si les armes sont entièrement déchargées et sécurisées. En se basant sur des accidents de tir antérieurs, on peut supposer que des erreurs de manipulation ou un contrôle de déchargement insuffisant pourraient en être la cause. Il appartient désormais aux autorités d’enquête et à la justice militaire de déterminer ce qui a concrètement conduit à l’accident.

Quelles sont les consignes de sécurité habituelles pour le maniement des armes pendant l’instruction à l’armée?

Les consignes de sécurité sont connues et strictement appliquées. Elles comprennent quatre principes: 1) Toutes les armes doivent toujours être considérées comme chargées. 2) Ne jamais pointer une arme sur quelque chose que l’on ne veut pas toucher. 3) Tant que le viseur n’est pas dirigé vers une cible, l’index doit être maintenu en dehors de la queue de détente. 4) Être sûr de sa cible.

Y a-t-il des précautions particulières à prendre pour le transport d’armes dans des véhicules?

En principe, aucune arme chargée ne peut être transportée dans un véhicule de transport de troupes. Des supports spéciaux sont prévus pour les fusils d’assaut. Les enquêtes permettront de déterminer ce qui a mal tourné.

Les recrues de l’école où s’est produit l’accident en sont à leur 15

,

e

,

 semaine de formation. Sont-elles suffisamment instruites et expérimentées?

Oui. Après la formation de base théorique et pratique, l’entraînement répété au tir dans la phase d’application, les recrues se trouvent dans la phase de consolidation dans la 15

,

e

,

 semaine. À ce moment-là, elles maîtrisent le maniement sûr de leurs armes.

Y a-t-il des problèmes techniques connus avec le modèle de fusil d’assaut impliqué dans l’accident?

Non. Le fusil d’assaut 90 est utilisé par la troupe depuis plus de trente ans. Malheureusement, dans la plupart des cas, l’erreur humaine est la cause principale des incidents impliquant des armes.

Quelles conséquences à long terme cet incident pourrait-il avoir sur la formation et les protocoles de sécurité dans l’armée?

Tout dépend de ce que l’enquête révèle. S’il s’avère qu’il est possible de créer des marges de sécurité supplémentaires en adaptant les règles et la formation, celles-ci seront sans aucun doute mises en œuvre.

Comment évaluez-vous personnellement la sécurité de l’instruction dans l’armée suisse et qu’est-ce qui pourrait être amélioré selon vous?

La sécurité est la priorité absolue dans les écoles de recrues et dans le service militaire en général. Il doit en être ainsi et c’est ce qui est appliqué.

Inscrivez-vous à la newsletter et recevez chaque jour, un condensé des grands titres qui font l'actualité.

2024-04-23T19:33:47Z dg43tfdfdgfd