DES RéGIONS DU GLOBE BIENTôT INHABITABLES

À cause du réchauffement, plusieurs zones de la planète ne seront plus viables d’ici à 2050, comme l’affirme une étude scientifique.

La NASA ne tire pas la sonnette d’alarme mais constate. Et se fait surtout le relais d’une étude publiée dans la revue «Science Advances», étude qui établit que plusieurs régions du globe pourraient être inhabitables dès 2050. Soit dans un peu plus d’une vingtaine d’années, ce qui est véritablement très proche. En cause, on vous le laisse deviner, le réchauffement climatique, lequel n’est pas un mirage que provoquerait la chaleur mais une réalité dont les premières conséquences commencent à se faire sentir.

Ladite étude table sur ce qu’on appelle le stress thermique. En d’autres termes, le stress que subit le corps lorsqu’il est soumis à des environnements très chauds augmentant sa température interne. Il n’est pas à négliger, notamment sur les lieux de travail, et chaque année, des gens meurent de coups de chaud causés par ce stress thermique. C’est même actuellement la principale cause de décès en relation avec le réchauffement climatique. Dans le cas de notre étude, deux facteurs ont été pris en compte. L’indice de chaleur, qui combine la température de l’air ambiant et l’humidité relative. Et l’indice de température du thermomètre mouillé, qui tient compte du rayonnement solaire. Ce thermomètre à globe a été conçu en 1956 par les marines pour réduire le risque de traumatismes liés au stress thermique chez les nouvelles recrues. Comme les militaires, les athlètes y ont également recours. Dans le cas qui nous intéresse, il permet de mesurer la température la plus basse à laquelle un objet peut se refroidir lorsque l’humidité s’évapore de celui-ci.

Évacuation de la chaleur

Les scientifiques ont donc combiné ces deux indicateurs. Deux cas de figure se présentent alors. S’il fait chaud mais que l’air n’est pas humide, notre corps va pouvoir se refroidir grâce à la transpiration, qui diminue la température corporelle en libérant de la chaleur au niveau de la peau. Mais si l’air ambiant est au contraire trop humide, le corps aura beaucoup plus de mal à évacuer de l’humidité supplémentaire, c’est-à-dire à transpirer, et donc à se refroidir. En résumé, si la température ambiante est élevée mais que la température du thermomètre mouillé est faible, notre organisme va pouvoir évacuer la chaleur en transpirant. Mais si la température du thermomètre mouillé est élevée, alors les facultés de notre corps à se refroidir seront moins opérantes. «Cela déclenche des changements dans l’organisme, explique la NASA. Vous vous déshydratez. Vos organes subissent un stress, en particulier votre cœur. Le sang afflue au niveau de votre peau pour essayer de libérer de la chaleur, désertant vos organes internes. Les conséquences peuvent être fatales.» Et si la température du thermomètre mouillé dépasse les 35 °C, «aucune transpiration ni autre comportement adaptatif ne suffira à ramener le corps à une température de fonctionnement sûre», prévient Colin Raymond, chercheur au California Institute of Technology et auteur principal de l’étude.

La question est à présent de savoir si de telles températures ont déjà été observées. La réponse est oui. Entre 1979 et 2017, dans plusieurs régions du globe, et plutôt dans des zones subtropicales, ce qui est peu surprenant. Des phénomènes ponctuels, tel le courant côtier El Niño, peuvent encore augmenter cette température relative. Le Mexique, l’Iran, l’Inde et le Pakistan avaient notamment été concernés. De plus, les chercheurs précisent aussi que le risque de décès est présent même avec des indices plus bas que celui de 35 °C. D’ici à la fin de ce siècle, les périodes de chaleur extrême vont être multipliées par quatre. Autre fait notable, depuis 1991, la chaleur cause la mort directe de 143 personnes par an, estime-t-on.

Des États américains en danger

Des données pourtant sans rapport avec les prédictions ou prévisions de la NASA. Laquelle incrimine davantage de territoires que ceux précités ci-dessus. Parmi ces zones géographiques inhabitables, il y aura l’Asie du Sud, le golfe Persique et la mer Rouge. Ainsi que la Chine orientale, certaines parties de l’Asie du Sud-Est et du Brésil, ce dernier d’ici à 2070. Plusieurs États américains pourraient aussi être touchés, comme l’Arkansas, l’Iowa ou le Missouri. Et ça, c’est plus inhabituel. En d’autres termes, le phénomène tend à se rapprocher. Les zones européennes ne sont pour l’instant pas concernées. On peut encore dormir tranquille de ce côté du globe pour quelques décennies.

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