DEUX JOURS DE CONGé NATIONAUX POUR éCONOMISER L'éLECTRICITé

Confronté à une grave pénurie, le gouvernement a décrété que jeudi et vendredi seraient chômés, afin de pouvoir prendre des mesures de rationnement.

Le déficit hydroélectrique a «dépassé un record historique» en Equateur, a annoncé mercredi la présidence, qui a décrété deux jours chômés pour rationner l’électricité et remettre à niveau les installations électriques du pays.

En plus de l’annulation de 50% de la facture électrique des foyers pour avril, déjà annoncée mardi, la présidence a décrété que ces jeudi et vendredi seront des jours chômés, tandis que «les secteurs stratégiques du gouvernement resteront mobilisés à 100% pour résoudre cette crise énergétique».

Ces deux jours de congé nationaux permettront un rationnement de l’électricité, dont les détails n'ont pas encore été précisés, et l’entretien des centrales électriques.

Ministre «démissionnée»

Ces mesures font suite à des «manquements» de hauts responsables de l’Etat, a encore dénoncé la présidence dans son communiqué. «Des hauts fonctionnaires de l’Etat, y compris la ministre sortante, ont dissimulé volontairement des informations cruciales sur le fonctionnement du système national électrique.»

Mardi, le président équatorien, Daniel Noboa, avait décrété «l’urgence» dans le secteur de l’électricité. Il avait réclamé la démission de la ministre de l’Energie Andréa Arrobo et nommé Roberto Luque, chargé jusque-là du ministère des Transports et des Travaux publics.

«Corruption et négligence»

Selon la présidence, ces dissimulations ont été faites «dans le but que la grave situation actuelle ne soit pas connue et pour empêcher la prise de décision opportune». Des «actes inédits de corruption et de négligence», a-t-elle dénoncé.

«Parmi les faits les plus frappants, des stocks critiques de plusieurs réserves d’eau et déficits de débit de centrales hydroélectriques (...), une situation qui dépasse des records historiques», a ajouté la présidence.

Réservoirs asséchés

Les réservoirs d’eau de Mazar, le plus important, et de Paute, tous deux situés dans les Andes méridionales, affichent respectivement des niveaux de réserve de 0% et 4%.

Par ailleurs, le débit de la plus grande centrale hydroélectrique du pays, Coca Codo Sinclair, dans le nord de l’Amazonie, qui fournit 30% de la demande nationale et génère 1500 MW d’énergie, souffre d’un déficit de 40% par rapport à la moyenne historique.

A l’échelle nationale, le déficit énergétique à partir de ce mois d’avril sera compris «entre 22 et 27 GWh par jour».

Mardi, le président Daniel Noboa avait évoqué, outre la sécheresse, de mystérieux «sabotages» pour expliquer la situation. Il avait décrété «l’urgence» dans le secteur de l’électricité. Une enquête a été ouverte et présentée à la procureure générale contre «22 saboteurs» présumés.

2024-04-17T20:06:01Z dg43tfdfdgfd