DEUX POLICIERS GRIèVEMENT BLESSéS EN MARGE DU CONGRèS DE L’AFD

Des manifestants venus protester contre le congrès du parti d’extrême droite s'en sont pris aux forces de l'ordre.

Deux policiers ont été agressés et grièvement blessés samedi par des manifestants venus protester contre le congrès du parti d’extrême droite AfD à Essen, dans l’ouest de l’Allemagne, où les délégués ont reconduit leur duo de dirigeants.

L’incident s’est déroulé à proximité de la salle communale, la «Grugahalle», où se réunissent jusqu’à dimanche quelque 550 délégués de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), a indiqué la police de la région de Rhénanie du nord-Westphalie dans un communiqué.

«Rien ne justifie la violence»

«Des inconnus ont donné des coups de pied à la tête de deux policiers» et ont continué à «les frapper alors qu’ils étaient au sol», a-t-elle précisé. «Grièvement blessés», les deux hommes ont dû être hospitalisés. Sept de leurs collègues ont aussi été blessés, mais légèrement, lors de cette même attaque. Les auteurs ont pris à fuite.

Onze policiers avaient également été agressés en matinée par des protestataires en partie «encagoulés» à l’occasion d’un des multiples blocages de rues organisés en vue de perturber l’arrivée des délégués. Plusieurs personnes avaient été arrêtées, selon les autorités.

«Contre l’extrémisme de droite et le racisme, nous avons besoin de forces démocratiques fortes et de protestations pacifiques», a réagi la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser sur X. Mais «rien ne justifie la violence», a-t-elle jugé.

«Nous voulons gouverner»

Un millier de policiers est mobilisé pour assurer la sécurité dans la ville, où les autorités avaient dit redouter «des perturbateurs d’extrême gauche potentiellement violents». Samedi, la plupart des 50'000 manifestants selon les organisateurs -la police n’a pas donné de chiffres- ont toutefois défilé dans le calme, portant des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Résistance !» ou «Ensemble pour la démocratie».

Pendant le congrès, Tino Chrupalla, qui a été réélu haut la main, de même qu’Alice Weidel, pour deux ans de plus à la tête de l’AfD, a affiché l’ambition du parti d’accéder un jour au pouvoir en Allemagne. «Nous voulons gouverner, d’abord à l’est, puis à l’ouest, puis au niveau fédéral» allemand, a-t-il lancé.

Il a souligné les progrès réalisés sur le plan local et aux élections européennes, à l’issue desquelles ce parti né en 2013 a obtenu le meilleur score de son histoire, avec près de 16% des suffrages, devant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz.

Le RN a pris ses distances

L’AfD, formation hostile aux migrants, est en outre donnée gagnante aux scrutins régionaux dans trois Länder de l’est de l’Allemagne en septembre mais sans toutefois atteindre un score qui lui permettrait de gouverner seule. Or jusqu’ici, les autres partis ont toujours exclu de coopérer avec elle.

Krah, qui appartient à la frange la plus radicale de l’AfD, a provoqué un scandale en raison de soupçons de proximité avec Moscou et Pékin. Ses propos selon lesquels un SS n’était pas «automatiquement un criminel» ont conduit à la rupture avec le Rassemblement national (RN) français et à l’exclusion de l’AfD du groupe Identité et démocratie (ID) au Parlement européen.

Le RN avait déjà pris ses distances avec son allié allemand après la révélation en janvier d’une réunion d’identitaires à Postdam fin 2023 au cours de laquelle un projet d’expulsion massive d’Allemagne de personnes étrangères ou d’origine étrangère avait été discuté. Des membres de l’AfD y avaient participé, dévoilant une radicalisation qui cheminait pourtant au sein de ce parti depuis des années.

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