EVO MORALES ACCUSE LUIS ARCE D’AVOIR «MENTI» SUR LE COUP D’ÉTAT

Evo Morales a mis en doute la version de l’actuel président Luis Arce concernant le coup d’État manqué de mercredi dernier en Bolivie.

L’ancien chef de l’État bolivien Evo Morales a accusé dimanche l’actuel président Luis Arce, son ancien allié, d’avoir «menti» au sujet du récent plan militaire contrecarré visant à renverser ce dernier, suggérant même qu’il ait pu s’agir d’un «auto-coup d’État».

«Je pensais que c’était un coup d’État, mais maintenant je doute: ça ressemble à un auto-coup d’État», a déclaré Evo Morales dans son émission de radio dominicale, diffusée depuis le département de Cochabamba (centre).

Evo Morales a été l’un des premiers à mettre en garde sur ses réseaux sociaux à propos du soulèvement armé de mercredi dernier, lorsque des troupes avec des chars, dirigées par l’ancien commandant de l’armée Juan José Zúñiga, ont assiégé le palais présidentiel.

«Il nous a trompés»

«Je sens, je ne sais pas si je me trompe, que Lucho (Arce) n’a pas respecté la vérité; il nous a trompés, il a menti, non seulement au peuple bolivien, mais au monde entier», a ajouté l’influent leader indigène. Luis Arce a maintenu dimanche que «clairement», «un coup d’État militaire raté» a eu lieu mercredi.

«Evo Morales, ne te trompe plus! (…) Ne te range pas du côté du fascisme qui nie ce qui s’est passé», a écrit Luis Arce sur X. «Ceux qui ont cherché à prendre le pouvoir par les armes» seront jugés, a-t-il ajouté.

Evo Morales avait déjà remis en question vendredi la version officielle du projet de coup d’État de Juan José Zúñiga – détenu, depuis, dans une prison de haute sécurité -, mais cette fois il prend clairement ses distances avec Luis Arce, qui fut son ministre des Finances pendant ses presque 14 années de présidence (2006-2019).

21 arrestations

Les deux hommes sont en concurrence au sein du parti au pouvoir, en vue de l’investiture à l’élection présidentielle de 2025. Ce dimanche, Evo Morales a assuré avoir reçu des informations qui le «convainquent» qu’en réalité «il s’agissait d’un auto-coup d’État».

Selon l’ancien président, il aurait appris de sources ministérielles qu’Arce allait céder la présidence à une «junte militaire» pour l’empêcher «d’être à nouveau président».

Au moment de son arrestation, Juan José Zúñiga avait déclaré que Luis Arce lui-même lui avait demandé de «mettre en scène quelque chose pour augmenter sa popularité», ce qui a ensuite été démenti par le président bolivien, au pouvoir depuis 2020. Au total, 21 militaires actifs, retraités et civils ont été arrêtés après la tentative de coup d’État, dont les trois anciens commandants des forces armées.

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