EXASPéRATION DES COMMERçANTS: RESTRICTIONS SUR LES PARCOURS ET LES HORAIRES DES MANIFESTATIONS à GENèVE

Le Conseil d'Etat genevois a décidé de restreindre les libertés sur l'horaire et le parcours des manifestations à Genève. Il ne sera plus possible de défiler quand et où on veut, et ce, afin de notamment éviter l'exaspération des commerçants.

A Genève, le Conseil d'Etat a décidé d'agir face à la multiplication des manifestations à caractère politique au centre-ville. Une hausse qui provoque l'exaspération des commerçants. Désormais, il ne sera plus possible de défiler quand on veut et où on veut.

Ces restrictions concernant les parcours et les horaires ont été annoncées par la conseillère d'Etat Carole-Anne Kast sur les ondes de la télévision locale Léman Bleu. L'idée est de faire une pesée entre trois libertés: la liberté d'expression, la liberté de manifester et la liberté de commercer.

Du temps avant la concrétisation

Ce changement de cap prendra un peu de temps avant de se concrétiser. Les autorisations déjà délivrées ne sont pas remises en cause. Seules les nouvelles demandes seront soumises au nouveau régime. La manifestation pour Gaza samedi aura ainsi lieu comme prévu, selon le parcours qui a été validé.

Depuis le début de l'année, il existe une hausse importante des demandes des organisateurs de manifestation de faire passer leur cortège d'une rive à l'autre, relève vendredi le porte-parole du département des Institutions et du numérique (DIN) Laurent Paoliello. Les défilés sont presque devenus hebdomadaires.

Ces manifestations génèrent des coûts collatéraux, souligne encore Laurent Paoliello. Elles bloquent par exemple les transports publics. De leur côté, les commerces du centre-ville se plaignent d'un manque à gagner, surtout lorsque les manifestations ont lieu le samedi, jour de grande affluence pour eux.

Projet de loi

Cette question n'a pas échappé au monde politique. Le PLR Genève a ainsi déposé un projet de loi pour que «les manifestations n'entravent pas les principaux axes de circulation et ne péjorent pas les commerçants». Le parti veut empêcher les défilés d'emprunter les tracés dévolus aux trams et le périmètre du «U Lacustre».

Interrogée par la Tribune de Genève, Clémence Jung, une juriste travaillant pour la campagne de boycott contre Israël (BDS) dit craindre une violation des libertés d'expression et de manifestation. «Si des refus par principe devaient être signifiés, la justice serait saisie», avertit-elle.

(ATS)

2024-04-19T11:05:09Z dg43tfdfdgfd