FEU VERT POUR LA MISE EN SERVICE D'UN RéACTEUR NUCLéAIRE DE NOUVELLE GéNéRATION

Avec douze ans de retard sur le calendrier initial et un surcoût colossal.

Le gendarme du nucléaire français a donné mardi son feu vert à la mise en service du réacteur de nouvelle génération EPR de Flamanville en Normandie (nord-ouest), une étape clé pour le lancement progressif de la production d’électricité prévu au cours de l’été, avec 12 ans de retard sur le calendrier initial.

Lancée en 1992 comme le fleuron de la technologie nucléaire, la technologie du réacteur pressurisé européen (EPR) a été conçue pour relancer l’atome en Europe, après la catastrophe de Tchernobyl de 1986, en offrant une sûreté et une puissance accrues.

A l’heure où le gouvernement français veut construire jusqu’à 14 réacteurs, le chargement de l’uranium est une étape décisive pour EDF et toute la filière, qui entendent tourner la page d’un chantier laborieux de 17 ans, émaillé de multiples problèmes et de dérapages budgétaires colossaux.

Mais cette promesse s’est heurtée à de nombreux contretemps. A l’instar du premier chantier d’EPR, lancé à Olkiluoto (Finlande) en 2005, celui de Flamanville démarré en 2007 aura connu de multiples déboires: fissures dans le béton de la dalle, anomalies dans l’acier de la cuve, défauts de soudure…

Devis initial multiplié par quatre

Si le démarrage se confirme à l’été 2024, il interviendra avec 12 ans de retard sur le calendrier de départ, pour une facture totale désormais estimée à 13,2 milliards d’euros, selon EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards.

EDF va dans les prochains mois mener un programme d’essais pour «vérifier le bon comportement du cœur du réacteur» et «le bon fonctionnement des dispositifs de sûreté du réacteur», a ajouté M. Collet.

Les difficultés du chantier étaient souvent imputées à «une forme de désapprentissage» de la filière nucléaire après «une longue période d’absence de projets nucléaires» dans les années 1990-2000, souligne le chercheur spécialiste de l’histoire du nucléaire Michaël Mangeon.

Des EPR ont finalement été inaugurés, deux en Chine puis celui d’Olkiluoto. Les prochains réacteurs qu’EDF compte édifier en France et en Europe seront des EPR2, une version présentée comme plus simple.

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