«FORCES NUCLéAIRES TOUJOURS PRêTES AU COMBAT», DIT POUTINE

Lors d'un défilé militaire commémorant la victoire contre Hitler, le président russe a prononcé un discours clairement menaçant contre l'Occident.

Les forces nucléaires stratégiques russes sont «toujours» prêtes au combat, a affirmé Vladimir Poutine lors du discours prononcé jeudi lors de la commémoration de la victoire soviétique contre Hitler. Le président russe a supervisé le cortège militaire sur la place Rouge à Moscou, pièce maîtresse du Kremlin censée exalter la puissance du pays, qui a vu défiler 9000 militaires, des blindés, des lanceurs de missiles et des avions, selon les médias russes.

«La Russie fera tout pour éviter un affrontement mondial. Mais, dans le même temps, nous ne permettrons pas que l’on nous menace. Nos forces (ndlr: nucléaires) stratégiques sont toujours en alerte», a déclaré le président russe.

L'Occident «a oublié les leçons»

Signe d’une rupture toujours plus profonde avec l’Occident, Poutine a récemment ordonné la tenue d’exercices nucléaires tactiques, impliquant des troupes stationnées près de l’Ukraine, en réponse à des «menaces» occidentales visant la Russie.

Jeudi, Vladimir Poutine a accusé l’Occident de vouloir «oublier les leçons» de la Seconde Guerre mondiale et a affirmé que Moscou, qui se présente comme un contrepoids à l’influence anglo-saxonne, rejetait «la prétention à l’exclusivité» de tout gouvernement ou alliance.

Vladimir Poutine mobilise depuis longtemps la mémoire de la guerre de 39-45, qui a fait 27 millions de morts côté soviétique, pour légitimer son pouvoir. Et il présente régulièrement l’assaut contre l'Ukraine comme un combat contre un gouvernement décrit comme «néonazi».

Peu d'alliés présents au défilé

Mais la parade de jeudi n’a pas échappé aux retombées sécuritaires et diplomatiques de l’assaut contre Kiev. Vladimir Poutine, isolé sur la scène internationale, n’a été entouré jeudi que de quelques chefs d’État piochés parmi ses proches alliés. Parmi eux, les dirigeants du Bélarus, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Kirghizistan ou du Turkménistan, selon le Kremlin, qui a ajouté que ceux de Cuba ou du Laos étaient aussi conviés.

Certains défilés ont aussi été annulés pour des raisons de «sécurité», notamment dans les régions de Koursk, près de la frontière ukrainienne, ou de Pskov, à côté de l’Estonie.

Démonstration de force

Toutefois, si la parade militaire de 2023 avait été bien modeste, avec très peu d’équipements modernes alors que les troupes russes étaient mobilisées massivement sur le front ukrainien, la situation a été tout autre cette année.

Il faut dire que, l'an dernier, la Russie sortait d’une série d’échecs cuisants. Mais là, elle vient d'enchaîner des avancées territoriales, alors que les troupes ukrainiennes semblent en difficulté. Kiev craint désormais que la Russie, qui dispose de plus d'hommes et d'une industrie militaire puissante, ne lance une opération de grande ampleur cet été.

Sur le plan intérieur, le pouvoir de Vladimir Poutine est aussi plus incontesté que jamais et la répression féroce a écrasé toutes les voix dissidentes.

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