ILS LANCENT UNE CAGNOTTE POUR OFFRIR DES MUNITIONS à KIEV

Alors que le gouvernement a refusé d'envoyer de l'aide militaire en Ukraine, des citoyens veulent récolter 1 million d'euros pour financer des armes.

Les organisateurs en Slovaquie d’une collecte de fonds pour acheter des munitions pour l’Ukraine ont expliqué mercredi vouloir lever 1 million d’euros, réagissant au refus de leur gouvernement d’envoyer de l’aide militaire à leur voisin déchiré par la guerre.

Des milliers de personnes ont déjà contribué à cette campagne de financement participatif, qui a déjà réuni 750'000 euros depuis lundi, date à laquelle le groupe «Paix pour l’Ukraine» a lancé cette initiative.

«Pas que des pro-Kremlin en Slovaquie»

Depuis son retour au pouvoir l’année dernière, le Premier ministre Robert Fico a mis fin à l’aide militaire à l’Ukraine et plaidé en faveur de pourparlers de paix avec la Russie.

L’un des donateurs, Tomas Benetin, a indiqué qu’il s’agissait là de sa principale motivation. «Je voulais que le monde sache que la Slovaquie n’est pas composée uniquement de politiciens pro-Kremlin», a déclaré à l’AFP cet homme de 36 ans originaire de Kosice.

Zuzana Izsakova, représentante de l’initiative, abonde: «Nous, les habitants de la Slovaquie, voulons et pouvons aider» l’Ukraine. «Nous voulons montrer que ce n’est pas seulement le gouvernement et Robert Fico qui décident de cette question.»

Projet international d'achat de munitions

L’organisation prévoit de transmettre l’argent récolté à un projet international mené par la République tchèque pour acheter des munitions pour Kiev.

Le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a indiqué mardi que vingt pays s’étaient déjà engagés à financer l’achat de 500'000 obus hors d’Europe.

Le gouvernement slovaque n’avait pas rejoint le projet tchèque. «Nous sommes convaincus que de nombreuses personnes en Slovaquie ne se reconnaissent pas dans le rejet du projet de ce gouvernement tchèque», a déclaré Marian Kulich, un autre représentant de «Paix pour l’Ukraine».

Le groupe espère récolter 1 million d'euros et ainsi égaler la somme offerte par le gouvernement slovène le mois dernier.

«Si je peux acheter une seule balle...»

L’un des partisans notables de la campagne slovaque de collecte de fonds, Otto Simko, est un survivant de l’Holocauste. Il estime que son expérience de la guerre peut s’appliquer à la situation en Ukraine. Âgé de 99 ans, cet ancien journaliste a participé au soulèvement national slovaque de 1942, une tentative de résistance aux troupes allemandes pendant la Deuxième Guerre mondiale.

«Nous avons combattu l’agresseur, l’occupant allemand (...). Il était impossible de négocier avec eux, il fallait les vaincre», raconte Otto Simko dans une vidéo de promotion de la collecte.

«Si je peux donner juste vingt euros pour acheter une seule balle, je saurai que cette balle est entre de bonnes mains», assure-t-il.

Combattre le sentiment d'impuissance

Le documentariste Pavol Pekarcik, qui a passé plusieurs mois en Ukraine pour tourner des films, soutient également cette initiative.

«Le sentiment d’impuissance est probablement la pire chose qu’une personne puisse connaître», déclare-t-il lui aussi dans un message vidéo. «C’est ainsi que nous pouvons aider les défenseurs ukrainiens afin qu’ils ne se retrouvent pas les mains vides quand quelqu’un leur tire dessus.»

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