«ILS SONT DIABOLIQUES. CES CRIMINELS ONT TUé NOTRE FILS»

Le chantage aux photos intimes visant des jeunes a plus que doublé entre 2022 et 2023. Les autorités britanniques ont lancé une alerte générale lundi.

L’agence britannique de lutte contre la criminalité a alerté lundi des centaines de milliers de professionnels de l’éducation à la suite d’une forte augmentation des cas de «sextorsion» visant des adolescents, victimes de chantage après des diffusions de photos intimes sur internet.

Vendredi, le «Times» a consacré un article à un jeune de 16 ans qui s'était suicidé en décembre, en Ecosse. Quelques heures avant son passage à l'acte, il avait reçu un message sur internet le menaçant de diffuser des photos intimes à tous ses contacts. L’agresseur avait auparavant prétendu être une jeune femme et avait échangé plusieurs messages avec l’ado.

Face à cette menace, le garçon avait paniqué. Il avait mis fin à ses jours dans sa chambre, après avoir passé la soirée devant la télévision avec ses parents.

«Ils sont diaboliques»

«Cela peut arriver à n’importe quel enfant», a prévenu la mère de l'ado. «Ils sont diaboliques. Ces criminels ont tué notre fils», a-t-elle dit à propos de ces «personnes anonymes derrière leur clavier à des milliers de kilomètres», implorant les responsables de réseaux sociaux de mieux protéger les adolescents.

La sextorsion consiste à forcer des personnes à verser de l’argent, en les menaçant de publier des photos d’elles nues ou partiellement nues, explique la National Crime Agency (NCA) dans un communiqué. Il peut s’agir «d’une vraie photo prise par la victime ou d’une fausse image créée par l’agresseur», précise l’agence britannique de lutte contre la criminalité.

Le chantage peut être exercé par des groupes criminels organisés basés à l’étranger, principalement dans des pays d’Afrique de l’Ouest, mais aussi en Asie du Sud-Est, explique la NCA.

«Ne paie pas, stoppe tout contact et bloque»

Dans son alerte «inédite» aux enseignants et professionnels travaillant avec les jeunes, la NCA donne des conseils pour repérer les victimes de chantage, pour les soutenir et les inciter à parler.

«Ne paie pas, stoppe tout contact et bloque», conseille par ailleurs l’agence aux ados qui seraient concernés. «Tu pourrais être tenté de payer, mais rien ne garantit que cela va arrêter les menaces», prévient la NCA.

Le nombre de cas de «sextortion» dans le monde a plus que doublé, passant de 10'731 cas en 2022 à 26'718 l’an passé, indique encore l'agence, qui se base sur des statistiques recueillies par l’agence américaine de protection des enfants, la National Center for Missing and Exploited Children.

Surtout les garçons

Une part importante de cas concerne des garçons âgés de 14 à 18 ans, selon cette agence. Une proportion confirmée par l’association Internet Watch Foundation au Royaume-Uni, selon laquelle 91% des victimes de chantage qui l'ont contactée en 2023 étaient des garçons.

2024-04-29T16:56:51Z dg43tfdfdgfd