INVESTI PRéSIDENT, PETER PELLEGRINI VEUT RéUNIR LE PAYS

«La politique ne doit pas diviser», a dit samedi le président à une population encore sous le choc de l'attentat qui a visé le Premier ministre.

Peter Pellegrini a prêté serment samedi en qualité de nouveau président de la Slovaquie, promettant de réunir le pays fortement divisé politiquement et encore sous le choc de la tentative d’assassinat de son Premier ministre il y a un mois.

«La politique ne doit pas diviser» les Slovaques et elle «ne doit pas devenir le moteur des émotions négatives et destructrices», a dit lors de son discours d’investiture Peter Pellegrini, qui a remporté le scrutin d’avril avec 53% des voix.

Il remplace à la tête de l’Etat la libérale Zuzana Caputova, qui ne s’était pas représentée.

«Mur mental aspergé de sang»

Selon le nouveau président, son pays est divisé par «un haut mur mental». «Aujourd’hui, ce mur est déjà aspergé de sang. Et si nous ne voulons pas que plus de sang s’y ajoute, nous devons abattre ce mur ensemble», a-t-il dit évoquant la tentative d’assassinat du Premier ministre Robert Fico, le 15 mai.

Blessé par quatre balles tirées à bout portant par «un loup solitaire» avançant des raisons politiques, le chef du gouvernement populiste, en convalescence, s’est récemment dit prêt à reprendre ses activités fin juin.

«Les balles de l’assassin ont non seulement porté atteinte à la santé du Premier ministre, mais aussi à notre certitude qu’une telle chose ne se produira jamais en Slovaquie», a dit samedi Peter Pellegrini, 48 ans.

Pays déchiré

Il a promis de «réunir» le pays, déchiré par les divisions entre un gouvernement favorable au Kremlin et une opposition pro-occidentale.

Le nouveau président est un allié de longue date de Robert Fico, qui a remis en question la souveraineté de l’Ukraine et interrompu l’aide militaire à Kiev depuis son entrée en fonction en octobre.

Le parti de Robert Fico, Smer, a remporté les élections législatives de l’année dernière avec un discours anti-guerre et promettant «pas une seule balle pour l’Ukraine».

Bien que ses fonctions soient essentiellement honorifiques, le président est le commandant en chef des forces armées, ratifie les traités internationaux et nomme les principaux magistrats.

Difficile d'être apolitique

«La Slovaquie a été, est et restera un élément solide de l’Union européenne et de l’Alliance de l’Atlantique Nord, mais elle n’aura pas peur de parler d’une voix souveraine», a-t-il assuré samedi peu avant son premier déplacement à l’étranger: lundi, il remplacera Robert Fico lors d'un sommet européen informel à Bruxelles.

Les analystes estiment que Peter Pellegrini aura du mal à rester apolitique, malgré son engagement pris après avoir été élu. «Personne n’y croit. Pour lui, devenir un président non partisan sera un combat difficile», a déclaré à l’AFP l’analyste politique Tomas Koziak.

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