«JE NE PEUX PAS RESPIRER!», A-T-IL CRIé EN VAIN AUX POLICIERS

Un homme est mort dans l'Ohio après une arrestation violente, un drame qui rappelle celui de George Floyd en 2020. Les agents ont été mis en congé.

La mort de Frank Tyson remonte au 18 avril dernier mais elle n'avait pas fait de remous avant mercredi et la diffusion par la police des images de la caméra portée par un des agents qui ont procédé à l'arrestation violente du quinquagénaire, qui se débattait.

On y voit le prévenu, plaqué au sol et retenu notamment par le genou d'un policier appuyé dans son dos, près de la tête, crier à plusieurs reprises: «Je ne peux pas respirer!» Mais pour toute réponse, les agents lui ont ordonné de se calmer, lui assurant même qu'il allait bien.

Sauf que, quand les agents sont venus vérifier quelques minutes plus tard que Frank Tyson s'était effectivement calmé, ils l'ont trouvé en urgence médicale. Les tentatives de réanimation et l'intervention des secours n'ont pas permis de sauver cet homme de 53 ans, qui est décédé moins d'une heure plus tard à l'hôpital, détaille CBS News. Les deux agents impliqués ont été mis en congé administratif.

Par son déroulement, et par les mots criés par Frank Tyson, ce décès fait écho à celui de George Floyd, en 2020 dans le Minnesota. Lui aussi avait été immobilisé par le genou d'un policier, lui aussi avait tenté d'alerter en criant qu'il n'arrivait plus à respirer. Lui aussi était noir et a été interpellé par des policiers blancs.

Mille arrestations fatales en dix ans

Selon une enquête de l'agence Associated Press (AP), plus de 1000 personnes ont trouvé la mort en dix ans, pendant ou consécutivement à une interpellation où les moyens déployés n'étaient pas censés entraîner un décès.

Malgré la prise de conscience déclenchée par le décès tragique de George Floyd, les cas continuent à se produire, note AP, qui a mené l'enquête pendant trois ans, en collaboration avec le centre de journalisme d'investigation de l'université du Maryland, l'université d'Arizona et l'émission «Frontline», spécialisée dans les reportages d'investigation et diffusée sur la chaîne PBS.

Les résultats montrent qu'un tiers de ces personnes étaient noires, une proportion inquiétante alors qu'elles ne représentent que 12% de la population américaine, selon AP. Une autre catégorie de personnes surreprésentées sont celles sous traitement médical, très susceptibles de réagir fortement à l'usage de la force, même appliquée de manière raisonnable.

Même dans la ville où Floyd est mort

L'été dernier, le Ministère de la justice américain avait publié un rapport inquiétant sur les interventions policières à Minneapolis, ville où George Floyd a trouvé la mort. Il écrivait que les forces de l'ordre utilisaient encore «fréquemment une force excessive», y compris létale, et discriminaient «de manière illégale les personnes noires et amérindiennes».

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