JEUNES UDC: «LE PRéSIDENT NOUS A FAIT PASSER POUR DES TRAîTRES»

Les sections modérées du parti ont demandé que la direction du parti suisse se distancie de l'extrême droite. Mais son président n'en démord pas. Le ton monte.

La direction des Jeunes UDC Suisse est de plus en plus sur la sellette. Lors d'une récente réunion à Lucerne, les sections modérées du parti lui auraient demandé qu'il se distancie du groupuscule néonazi «Junge Tat». Mais la discussion aurait tourné au règlement de compte, selon le «Tages-Anzeiger», samedi.

Même si rien n'a filtré officiellement de cette réunion, le journal a en effet pu s'entretenir avec quelques participants, qui se sont exprimés sous couvert d'anonymat, «par peur de l'hostilité de la direction du parti».

Il faut dire que les tensions sont vives ces dernières semaines. Car les liens entre les jeunes UDC et l'extrême droite ont défrayé la chronique en raison du soutien de quelques sections et de la tête du parti à «Junge Tat». Sans parler des réunions avec l'idéologue autrichien d’extrême droite Martin Sellner auxquelles aurait participé la sulfureuse stratège du parti, Sarah Regez, également la compagne du président Nils Fiechter.

Propositions non valables

Du coup, les sections modérées ont déposé des propositions à la direction pour que le parti ne suive plus «Junge Tat» sur les réseaux sociaux. Et que les termes utilisés par les extrémistes soient bannis. Le maintien de Sarah Regez au sein du comité a en outre été remis en question.

Mais la discussion, censée ramener le calme, aurait tourné au vinaigre. Les sections modérées auraient subi des tentatives d'intimidation, selon leurs dires. Leurs propositions n'ont même pas été soumises au vote et ont été déclarées non valables. «Au lieu de discuter du lien avec "Junge Tat", le président nous a fait passer pour des traîtres», selon un participant. Selon un autre, toute remise en question a été considérée comme une attaque personnelle par Niels Fiechter.

Les sections modérées, découragées, vont se concerter pour savoir comment gérer la situation. Certaines envisagent de couper les liens avec les jeunes UDC Suisse et de rayer le parti mère de leurs statuts. D'autres voudraient continuer à faire pression en interne.

Quant à Niels Fiechter, il n'a pas répondu au «Tagi». Mais le parti suit toujours le groupuscule néonazi «Junge Tat» sur les réseaux sociaux.

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