JOE BIDEN SORT FRAGILISé DE SA PIèTRE PRESTATION FACE à DONALD TRUMP

Le président américain a fait de l’ombre au clan démocrate, écrivent à l’unisson les médias du monde entier. Une question est au cœur de l'actualité: qui pour le remplacer?

Il n'y a actuellement guère d'autre sujet dans les médias américains que le premier débat télévisé entre les candidats à la présidence, Joe Biden et Donald Trump. La presse européenne s’est également penchée sur le duel, scruté à la loupe. La prestation de Joe Biden a fait l'objet de commentaires univoques dans le pays et à l'étranger.

Le «New York Times» décrit le débat avec retenue dans le ton, mais sans ménagement dans l'analyse. Le président avait espéré donner un nouvel élan à sa campagne électorale en acceptant de participer au face-à-face. «Au lieu de cela, son intervention hésitante et décousue de jeudi soir a déclenché une vague de consternation au sein du camp des démocrates.» Le quotidien américain s’interroge sur la nécessité d’une candidature alternative. Le journal cite un proche du parti qui prédit des mois difficiles au président américain. «Joe Biden est confronté à un crescendo d'appels à la démission.»

Selon le «Wall Street Journal», le parti démocrate est entré en ébullition après une entrée en scène chaotique. Depuis des mois, les membres du parti argumentent que l'homme de 81 ans est en forme pour briguer un deuxième mandat. Mais après le duel télévisé, le vent a tourné. Certains stratèges, donateurs et proches conseillers auraient même été «choqués» par la démonstration de faiblesse. En coulisses, beaucoup s’étaient déjà prononcés en faveur de son remplacement. Le quotidien avait condamné il y a quelques semaines les apparitions chancelantes du 46e président des États-Unis. Un abandon est toutefois peu probable.

Une presse unanime dans la critique

Le «New York Post» titre ainsi: «Tout simplement triste, le président marmonne, trébuche, se fige dans le débat du fiasco.» La candidature de Biden a été remise en question après que sa «performance médiocre et statique» lors du débat contre Trump a provoqué «panique et colère» chez les démocrates, affirme le tabloïde, qui ne fait pas dans la dentelle.

L'appréciation peut-être la plus brutale est venue de Chris Wallace, qui avait animé le premier duel entre Biden et Trump en 2020. Sur CNN, il a déclaré: «c'était comme un accident de voiture au ralenti». Selon lui, le président s’est autosaboté et a «coulé» sa propre campagne avec ce débat télévisé.

Sur le site internet de CNN, l'analyse est impitoyable. «Biden a livré la plus faible prestation depuis que John F. Kennedy et Richard Nixon ont fondé la tradition des débats télévisés en 1960.» Selon CNN encore, il serait trop tôt pour juger de la réaction de l'électorat et savoir si sa confiance pourra être regagnée. Les chances sont minces. Biden n'a battu Trump que de justesse dans les États clés très disputés en 2020. Les sondages actuels montrent les deux candidats à peu près à égalité. «Il suffirait que quelques milliers d'électeurs abandonnent Biden pour que Trump revienne à la Maison-Blanche», conclut CNN.

Les médias européens n’ont pas non plus épargné Joe Biden. «Une prestation catastrophique», écrit le journal allemand «Der Spiegel». Les démocrates devraient se mettre rapidement à la recherche d'une alternative. «Sinon, la porte du bureau ovale est ouverte au candidat populiste», peut-on lire dans l’éditorial.

«Le pire scénario qu’on pouvait imaginer»

Toujours selon le média germanophone, Joe Biden, pâle et le visage fermé, était difficile à comprendre. Il trébuchait sur ses mots, perdait le fil, fixait la caméra. Même sa conclusion n’a pas convaincu. Une prouesse digne du pire des scénarios. On raconte que même ses amis les plus fidèles ne savaient plus comment le défendre.

Le verdict du «Financial Times» britannique est tout aussi brutal. Le camp Biden s'est menti à lui-même pendant la campagne électorale. Tous les débats sur l'âge du candidat ont été étouffés et passés sous silence, alors qu’ils sont de loin le sujet de conversation numéro un depuis un an à Washington. «Il s'agit maintenant de savoir si une démission est envisagée», dit-on.

Kamala Harris et Gavin Newsom, des plans B sérieux?

Le média espagnol de référence «El País» s'est penché dans un article sur les alternatives possibles, en se concentrant sur Kamala Harris, qui a déclaré en pleine détresse que «Joe Biden avait été lent au démarrage, mais qu’il avait fini en force», et sur Gavin Newsom, gouverneur de Californie, idéal autre remplaçant dans la course à la Maison-Blanche?

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