L'INFORMATIQUE RAME ET LES PRISONS DéBORDENT DE MAUVAIS PAYEURS

Le Canton doit dépenser plus de 5 millions de francs pour pouvoir accueillir en urgence des détenus dans des conteneurs. Un nouveau système informatique a pris de court les autorités.

Le canton de Berne doit aménager en urgence des places de prisons dans des conteneurs sur le site de la prison de Berthoud (BE). Une quarantaine de lits sont prévus pour un coût de plus de 5,5 millions de francs, annonce-t-il ce jeudi. La hausse générale de la population carcérale en Suisse y est pour quelque chose, mais pas seulement. Les autorités bernoises font savoir que le changement d'un système informatique a largement contribué à cette situation.

Pour bien comprendre, il faut savoir qu'en Suisse, les amendes non payées malgré les rappels et les poursuites peuvent être converties en jours d'emprisonnement. Début 2023, un nouveau système informatique de gestion de la comptabilité a été installé dans l'administration bernoise et a provoqué des retards dans l'encaissement des amendes.

10'000 dossiers en suspens

Environ 10'000 dossiers doivent être traités à ce jour. «L’expérience montre qu’une peine privative de liberté devra être exécutée dans environ un quart des cas», précise le Canton. Et comme les amendes non payées sont soumises à un délai de prescription - 80 personnes ont déjà échappé à la sanction à cause de ce couac -, les autorités sont pressées de pouvoir liquider ces cas le plus vite possible.

Une vague de peines de courte durée liées à ces créances va donc bientôt déferler sur les prisons bernoises qui sont incapables d'y faire face. «Au 1er mai 2024, le taux d’occupation des établissements pénitentiaires était de 103%. Il atteignait même 113% pour les prisons régionales de Berne, Bienne, Berthoud et Thoune», est-il précisé. Les places provisoires à Berthoud sont donc nécessaires pour «éviter d’autres prescriptions», explique le Canton.

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