Suite à la parution d'un agenda controversé ayant bénéficié d'une subvention de 30 000 francs, le syndicat étudiant de l'Université de Genève pourrait se voir infliger des mesures de rétorsion.
Le rectorat de l’Université de Genève (Unige) va décider s’il prend ou non des mesures à l'encontre de la CUAE, la Conférence universitaire des associations d'étudiant.e.x.s. «C’est en cours d’évaluation», indique ce lundi à watson le service de presse de l’Unige. Le syndicat étudiant est au cœur d’une polémique en raison de la publication par ses soins d’un agenda de rentrée universitaire comprenant des messages relatifs au conflit israélo-palestinien.
Messages qui font apparaître un parti-pris propalestinien déjà connu de la part de la CUAE, mais dont la nature tend à nier l’existence d’Israël et qui, pour l’un d’eux, s’apparente à une «apologie du terrorisme», selon la CICAD, la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation.
Le 12 septembre, le rectorat, après avoir «fermement» condamné des «messages et illustrations pouvant heurter», interdisait la distribution des agendas de la CUAE dans l’enceinte de l’Unige. Le syndicat étudiant de l’Université de Genève protestait, parlant d'un acte de «censure» à son endroit.
Gaza: l'Uni de Genève «censure» un agenda étudiant qui scandalise
Dans une communication transmise ce lundi à watson, le service de presse de l’Unige, relayant le point de vue du rectorat, affirme, à propos de certains messages parus dans l'agenda controversé:
Des «éléments ne sont pas conformes à la Charte éthique et déontologique de l’Université, qui promeut le respect de la personne, l’inclusion et la diversité»
- Le rectorat, via le service de presse de l'Unige -
Il est ici question de deux messages:
D’où l’«évaluation en cours» quant à une décision que pourrait prendre le rectorat à l'encontre de la CUAE.
Les mesures ou sanctions actuellement examinées doivent répondre à deux questions au moins:
watson a par ailleurs demandé au rectorat s’il avait exercé un droit de regard sur le contenu de l’agenda avant impression. Sa réponse, par l’intermédiaire du service de presse:
«L’Unige abrite plus de 80 associations universitaires. Le cadre juridique ne prévoit pas de droit de regard des autorités universitaires sur le contenu des publications des associations reconnues et enregistrées par l’Unige. Ces associations bénéficient des mêmes libertés que toute autre association, sous réserve du respect de la charte d’éthique et de déontologie de l’Unige.»
- Le rectorat, via le service de presse de l'Unige -
La question du droit de regard peut sembler légitime dans la mesure où une subvention de 30 000 francs prélevée sur les taxes universitaires a été accordée à la CUAE en avril dernier par la commission des taxes de l’Unige pour la réalisation dudit agenda, comme l'a révélé watson samedi.
L'Uni de Genève a payé 30 000 francs pour l'agenda qui scandalise
Nous avons demandé à la commission des taxes si, de son côté, elle avait exercé un suivi dans l’élaboration de l’agenda avant impression. Nous n’avons pas encore obtenu de réponse de sa part. Précision: la subvention de 30 000 francs n'était pas inédite. Chaque année, la CUAE édite un agenda de rentrée universitaire pour un coût analogue.
Mardi 17 septembre, la CUAE tiendra une conférence de presse pour faire connaître son point de vue sur ces événements. La présence de Genevois Jean Ziegler, ancien vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, est annoncée.
La présente controverse s'inscrit dans l'actualité du drame humanitaire à Gaza, du fait des bombardements israéliens en réponse aux massacres du Hamas le 7 octobre 2023.
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