LA POLICE ALLEMANDE REFOULE DES MILLIERS DE MIGRANTS à BâLE

Un vieil accord est utilisé par nos voisins pour empêcher des migrants de passer la frontière. Celui-ci est maintenant remis en cause.

Depuis l'attaque au couteau à Solingen, en Allemagne, celle-ci a renforcé ses contrôles aux frontières. Un tour de vis qui concerne également la Suisse, puisque, en vertu d'un vieil accord entre les deux pays, les policiers allemands sont autorisés à entrer sur le territoire suisse, notamment entre la gare de Bâle et la Badischer Bahnhof, qui constitue un poste-frontière vers le nord.

Or le barrage douanier qui s'y trouve barre la route à des centaines de personnes chaque mois, représentant une grande partie des quelque 1200 personnes refoulées mensuellement entre les deux pays, révèle la «NZZ». Si les agents estiment qu'elles n'ont aucune chance d'obtenir l'asile en Allemagne, elles sont alors remises aux services suisses, où elles peuvent alors faire leur demande. Il n'existe cependant pas de statistique sur le nombre de personnes qui le font, indique la Confédération.

Les dés seraient d'ailleurs pipés, puisque le questionnaire distribué par la police allemande ne comporte pas l'option de demande d'asile, selon le «Spiegel». Si ces personnes s'enregistrent, par exemple, sous «voyage pour le travail», elles n'ont effectivement aucune chance d'obtenir l'asile.

«La Suisse risque de se retrouver avec des migrants sur les bras parce qu'elle applique le droit de la migration à la lettre, alors que ses grands voisins s'en moquent de plus en plus», réagit Thomas Kessler, ancien responsable de l'intégration du canton de Bâle-Ville, à la «NZZ». La conseillère aux États Petra Gössi demande d'ailleurs la fin de cette pratique. «Il est choquant que des fonctionnaires allemands interceptent des migrants sur sol suisse et que nous devions ensuite nous occuper d'eux.» Elle appelle donc le ministre chargé de l'asile, Beat Jans, à négocier fermement avec Berlin.

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