REJET DE L'INITIATIVE SUR LES CRèCHES... AU GRAND DAM DES PARENTS
Le Conseil fédéral s'est prononcé contre l'initiative populaire sur les crèches, vendredi. Des parents dépassés par les coûts liés à l'accueil de jour témoignent.
C'est un non. Le Conseil fédéral estime que l'initiative sur les crèches irait à l'encontre de la répartition des tâches en vigueur entre la Confédération, les cantons et les communes. De plus, si l'initiative venait à être acceptée, elle «entraînerait des coûts de plusieurs milliards à la charge de la Confédération», indique l'autorité fédérale ce vendredi. Une situation qui serait financièrement compliquée, au vu des déficits en milliards qui se profilent.
Cela dit, le gouvernement estime que la charge financière pourrait être allégée au moyen d'une autre initiative traitée en ce moment au Parlement. Celle-ci demande à ce que les mesures de soutien actuelles de la Confédération s'inscrivent dans le long terme. Elle prévoit une «sorte d'allocation familiale supplémentaire lorsque les enfants sont pris en charge dans un cadre institutionnel». Ainsi, cette initiative répondrait en partie aux besoins des parents, tout en étant en adéquation avec la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons.
Des parents doivent se serrer la ceinture
L'initiative sur les crèches n'a pas manqué de faire réagir nos lecteurs. C'est notamment le cas de cette mère vaudoise. Elle «a la chance d'avoir les grands-parents» pour garder son enfant de bientôt 3 ans, trois jours par semaine. Les deux autres jours, elle dépose son bambin dans une crèche publique, à 125 fr. par jour de garde, pour un total de 1000 fr. par mois. Un montant non négligeable, certes, mais le problème ne s'arrête pas là selon elle: «Quand nous partons en vacances, la crèche nous facture tout de même 117 fr. par jour. Et aussi pendant les jours fériés!»
Une pression financière qui contraint, elle et son conjoint, à ne pas engendrer un deuxième enfant. «La société s'inquiète de comment nous allons payer la 13ème rente mais si les gens ne font plus d'enfants à cause de préoccupations financières comme les frais de garde, le problème sera de plus en plus sérieux», déplore-t-elle. Déçue par le système, elle espère au moins que l'initiative ouvrira le débat public sur la question.
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