LE GROUPE MUTUEL SANCTIONNE L'HôPITAL DE LA TOUR

Dès le 1er mai, l'assureur valaisan ne remboursera plus les complémentaires pour l'établissement genevois.

Dès le 1er mai, le Groupe Mutuel a décidé de ne plus rembourser ses assurés et patients, qui fréquentent l'Hôpital de la Tour à Genève. Cette décision unilatérale a été décidée par la caisse à la suite de négociations de tarifs, qui n'ont pas permis de continuer la collaboration.

«La Tribune de Genève» a révélé cette affaire le week-end dernier. Elle concerne potentiellement environ 1200 assurés du Groupe Mutuel, qui ont contracté des assurances complémentaires en chambre privée ou semi-privée.

14 000 francs de plus pour un genou

Le groupe Mutuel et son directeur général Thomas Boyer ont justifié cette décision abrupte pour des raisons de coûts: «L’Hôpital de La Tour applique, pour le Groupe Mutuel, les tarifs les plus chers de Suisse». Ainsi, la pose d'une prothèse du genou lui est facturée 14'000 francs de plus que dans l'établissement le moins onéreux en Suisse. Selon la caisse, ce tarif est supérieur «de 66% à la moyenne nationale, ce qui n’est pas acceptable».

De son côté, le directeur de l’Hôpital de la Tour, Rodolphe Eurin, a jugé les baisses de tarif exigées par l'assureur d'«inacceptables» pour garantir la qualité des soins. Il a qualifié également d'«irresponsable» la rupture unilatérale des discussions.

Manque de transparence

Alors que les coûts de la santé sont au cœur du débat pour les votations fédérales du 9 juin, le président de la Fédération suisse des patients, le conseiller aux États Baptiste Hurni,(PS/NE), se déclare perplexe, car le domaine des assurances complémentaires manque de transparence: «Soit l’Hôpital de La Tour pratique des tarifs abusifs, déclare-t-il dans «Le Temps», et le Groupe Mutuel a raison de casser la convention. Soit l’assurance a voulu faire de la sélection des risques et réaliser des économies».

Dans les deux cas, les assurés du Groupe Mutuel, qui ont payé des complémentaires, ne pourront plus se faire rembourser à l'Hôpital de la Tour. Ils devront se faire soigner ailleurs. L'assureur précise que cet établissement privé est le seul de Suisse romande avec lequel il a dû prendre cette décision.

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