LE PRéSIDENT CROATE N'A PAS LE DROIT DE DEVENIR PREMIER MINISTRE

La Cour constitutionnelle dit avoir averti Zoran Milanovic de démissionner pour faire campagne. Il ne l'a pas fait.

Le président croate Zoran Milanovic, de facto candidat au poste de premier ministre après avoir fait campagne comme tel avant les législatives de mercredi, ne pourra pas prendre la tête d’un gouvernement, ont prévenu les juges constitutionnels vendredi, alors que les tractations pour former une coalition continuent.

«Tout le monde doit respecter la Constitution et la loi», a déclaré lors d’une conférence de presse le président de la Cour constitutionnelle, Miroslav Separovic. «Le président a été prévenu à temps qu’il pouvait participer à la campagne, mais qu’il devait démissionner. Maintenant, c’est fini. Il ne peut plus être premier ministre».

Le président Zoran Milanovic, un social-démocrate qui fut premier ministre entre 2011 et 2016, avait créé la surprise mi-mars en se présentant comme le candidat de son parti, le SDP, aux élections législatives. Les juges l’avaient alors mis en garde : la candidature d’un président en exercice n’est pas conforme à la Constitution, avaient-il dit, exhortant M. Milanovic et le SDP à «cesser immédiatement les activités contraires à la Constitution» et le président à démissionner s’il voulait se jeter dans l’arène des législatives.

Pas de vainqueur clair

Ce dernier n’en a rien fait et a continué à faire campagne face à son rival de toujours, le Premier ministre conservateur sortant Andrej Plenkovic. Aucun des deux hommes n’est sorti clairement vainqueur des élections mercredi : le HDZ de M. Plenkovic a remporté 61 des 151 sièges du Parlement, le SDP s’en sort avec 42 sièges. La droite nationaliste du Mouvement patriotique (DP), qui a fait campagne sur une ligne très dure envers les migrants, se retrouve en troisième position avec 14 sièges.

Depuis, les tractations pour former une coalition se multiplient, mais aucune majorité ne semble se dessiner. Certains évoquaient même ces dernières heures la possibilité d’une alliance autour du SDP qui atteindrait 76 sièges grâce à l’appui de partis de gauche, des minorités et même des ultraconservateurs de Most, un temps au gouvernement avant d’en être chassés par le HDZ.

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