LE ROCHER DE NYON S’APPRêTE à EXPLOSER UNE DEUXIèME FOIS

Après avoir fait tomber Elfic Fribourg, qui restait sur 65 victoires d’affilée, les Nyonnaises sont bien décidées à rééditer leur exploit mercredi dans leur petit chaudron.

Cela s’appelle une communion. Un pied gauche immobilisé dans un gros sabot, Marjorie Carpréaux hurle dans un porte-voix sa haine pour son ancien club mais transmet surtout sa joie à un public qui l’a vite adoptée: «La différence entre nous et Fribourg, crie-t-elle, c’est le cœur. À Nyon, on est une équipe!»

La joueuse belge, blessée lors de l’acte II à Saint-Léonard, a joué à fond son rôle de «sixième femme» dimanche au Rocher alors que sa coéquipière Lavinia da Silva venait de faire exploser la salle d’un panier au buzzer: un ballon d’oxygène, celui de la victoire de l’espoir et un exploit inouï dans cette 3e rencontre de la finale des play-off (74-73) sur l’ogre Elfic. Il n’y a plus que 2-1 dans la série au meilleur des cinq matches.

Les championnes fribourgeoises, qui n’avaient plus perdu un match en Suisse depuis le 18 mai 2022, attendent encore pour soulever leur quatrième trophée de la saison. Avec des questions plein la tête avant de revenir dans ce petit chaudron mercredi (20 h) sur La Côte.

Mentalité de gagnante

«Je pense que, pour la première fois, Fribourg a compris que lorsqu’on applique des règles logiques et justes, il y a match entre nous», s’exclame Marjorie Carpréaux, dont la présence sur le banc a galvanisé ses copines. La joueuse belge de 36 ans, arrivée à Nyon début janvier après avoir quitté Elfic pour incompatibilité d’humeur, a amené son expérience mais aussi cette mentalité de gagnante qu’elle cultive à l’envi.

«Quand je suis sur un parquet, c’est pour tuer l’adversaire!» prévient sans ambages cette boule de nerfs sauvée d’une enfance difficile par le basket. «Même si je ne suis pas sur le terrain avec elles, j’essaie de faire un travail monstre pour souder l’équipe. Nyon va devenir un club à respecter, ça va être compliqué de gagner ici et, oui, on pense très fort au titre!»

À Nyon, Marjorie, tout le monde l’adore

Cette mentalité de leader plaît à son jeune coach, Loan Morand, qui a beaucoup d’admiration pour sa mercenaire. «On a récupéré une joueuse incroyable dont le tempérament divisait les gens à Fribourg, mais à Nyon, tout le monde l’adore. On apprend tous à son contact, moi le premier. Si sa blessure a été un gros coup dur, elle continue à s’investir dans un rôle important pour nous. Aujourd'hui, si on a des Suissesses qui sont plus agressives et qui assument, c’est grâce à elle.»

C’est aussi elle, Marjorie Carpréaux, qui a soufflé mercredi passé à la présidente de Nyon Basket, Carine Moura, alors qu’elle la conduisait à l’hôpital, qu’il y avait à Namur (Belgique) une joueuse disponible. C’est ainsi que son ex-coéquipière Ana Carolina Costa Rodrigues, internationale portugaise, est arrivée dès le lendemain au Rocher. «C’est dans notre ADN de ne rien lâcher, renchérit la dirigeante. Grâce aux filles, à Marjorie qui a beaucoup parlé avec elle, Ana s’est vite acclimatée!» Avec 22 points et 10 assists, la nouvelle recrue a fait aussi plier les Fribourgeoises en limitant le rayon d’action de Qadashah Hoppie.

«On a fait le premier pas, le plus dur, et il reste deux matches, se projette Loan Morand. On respecte Elfic, qui domine le championnat depuis des années, mais si on n’est pas persuadés qu’on ne peut pas gagner une deuxième fois, on ne va jamais le faire. Les Fribourgeoises, qui n’ont pas l’habitude d’être bousculées ainsi, vont venir avec le couteau entre les dents, mais on sera prêts!»

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