LES AVOIRS RUSSES CONTINUENT DE DIVISER LE PARLEMENT

Une nouvelle fois, la droite balaie une proposition de rejoindre la task force internationale.

Pour la énième fois depuis le début de la guerre en Ukraine et les sanctions, les parlementaires se sont prononcés mercredi sur une proposition pour que la Suisse rejoigne la task force internationale qui traque les avoirs russes. Cette nouvelle tentative proposée par les Verts s'est soldée par un échec: 101 voix contre 80.

Cette task force, nommée REPO, a été créée par le G7 en mars 2022. Y figurent l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni, l'Australie et l'Union européenne. Pour les Verts, la Suisse doit la rejoindre et montrer davantage de zèle dans la traque aux avoirs russes, notamment en solidarité avec le peuple ukrainien.

Mais à droite, on estime que la collaboration actuelle avec REPO est suffisante. Un point de vue qu'a toujours défendu le conseiller fédéral Guy Parmelin, pour qui la Suisse est un bon élément en comparaison internationale dans le gel avoirs des oligarques.

7,5 milliards d'avoirs bloqués

Mais cette réalité n'est pas partagée par la gauche. Selon des estimations difficilement vérifiables, il y aurait entre 150 et 200 milliards de fonds russes déposés dans des établissements bancaires en Suisse, et peut-être par des personnes figurant sur la liste des sanctions. Pour l'instant, la Suisse n'a gelé «que 7,5 milliards de francs», regrettent les écologistes. (Le SECO a annoncé ce mercredi qu'il présentera la situation actualisée le 23 avril).

L'année dernière, les ambassadeurs des Etats du G7 avaient envoyé une lettre au Conseil fédéral pour que la Suisse coopère davantage dans la recherche des biens des oligarques russes. Mais la majorité bourgeoise préfère garder une attitude prudente vis-à-vis de cette task force du G7 dominée par les Etats-Unis.

Modèle d'affaires douteux

Pour Nicolas Walder (V/GE) cette attitude n'est pas sans risque pour la réputation du pays: «Les partis bourgeois refusent d'adhérer à la task force internationale sur les oligarques. Au lieu de traquer les fortunes russes sanctionnées, ils se complaisent dans un modèle d'affaires douteux. Une décision qui contribue à financer la guerre de Poutine et ne fera qu’augmenter la pression internationale sur la Suisse».

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