LES F-35 POURRAIENT êTRE LIVRéS EN RETARD
Des circonstances impératives permettent aux Etats-Unis de suspendre ou retarder la livraison de matériel de guerre. Une clause d’urgence appliquée cette semaine pour livrer des missiles Patriot à l’Ukraine.
Théoriquement, les nouveaux avions de combat F-35 qui devraient être livrés à la Suisse dès 2027 pourraient atterrir en retard sur le sol suisse, rapporte la «NZZ am Sonntag». Cela à cause d’une clause d’urgence dans le contrat américain de vente des jets. Celle-ci stipule que le gouvernement américain est en droit de retarder, voire de suspendre, la livraison de matériel de guerre en cas de circonstances impératives qui affectent la sécurité nationale.
La Suisse devra attendre ses missiles
La clause, standard dans les contrats de vente d’armement américains, n’avait jamais encore été appliquée dans le cadre de contrats avec la Suisse – jusqu’ici. Les Etats-Unis viennent en effet de décider d’approvisionner l’Ukraine en missiles Patriot pour la défense anti-aérienne. D’autres acquéreurs, dont la Suisse qui en a commandé pour 300 millions de francs avec une livraison prévue en 2030, devront donc attendre. Chez Armasuisse, on ne veut pas spéculer sur la possibilité d’un futur scénario similaire pour les F-35: «La question est hypothétique. Ici, il s’agit de missiles du type PAC-3 – ni plus, ni moins», écrit Kaj-Gunnar Sievert, chef de la communication.
Parlementaires inquiets
L’écho est autre sous la Coupole. Pour la conseillère nationale Priska Seiler Graf (PS/ZH), membre de la Commissions de la politique de sécurité (CPS), la clause du contrat – qu’elle découvre – montre que l’achat des jets est encore plus risqué que prévu: «Outre les problèmes techniques, le créneau de production de la Suisse n’est manifestement pas aussi sûr que la Confédération l’a promis». Sa collègue Maja Riniker (PLR/AG) reste persuadée que les F-35 seront fabriqués et livrés à temps. Mais elle n’exclut pas non plus le risque politique. Et le conseiller national Thomas Hurter (UDC/SH), qui a exigé cette semaine dans le «Blick» de garder les vieux jets Tiger aussi longtemps que les F-35 n’auront pas été livrés, estime que «l’épisode des missiles montre à quelle vitesse la fiabilité peut changer.»
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