LES RESTOS EN GUERRE CONTRE LES éVALUATIONS TROMPEUSES EN LIGNE

Certains clients notent parfois mal des établissements par vengeance ou frustration. Les bistrots, qui souffrent de ces évaluations mensongères, veulent une réglementation. Berne s'y refuse.

Nombreux sont les Suisses qui notent en ligne un restaurant et font ainsi part aux potentiels clients de leur expérience heureuse ou malheureuse. Mais de plus en plus, les évaluations négatives sont abusives, estiment les restaurateurs.

À l'image de celle émanant d'un client d'un resto de Nidwald qui s'est plaint sur une plateforme de devoir payer 22,50 francs pour une saucisse et un coca. Une critique relayée par des journaux internationaux. Mais selon la patronne, il s'avère que l'homme avait insisté pour manger sa «Wurst» sans les frites et la salade qui l'accompagnaient. Du coup, elle râle: «J'accepte volontiers les critiques, mais elles doivent être fondées!»

Le Conseil fédéral ne veut rien savoir

Comme elle, les restaurateurs sont de plus en plus nombreux à protester contre ces critiques abusives qui leur font perdre du chiffre d'affaires. Et ils aimeraient bien que cela cesse, moyennant une solution légale. Du coup, le président de l'Union suisse des arts et métiers, le sénateur Fabio Regazzi (C/TI), s'est fait leur relais auprès de Berne. Il a déposé un postulat pour demander que le Conseil fédéral détermine les responsabilités en cas d'évaluations diffamatoires et prenne des mesures pour garantir l’authenticité des critiques et de leurs auteurs.

Mais Berne ne veut rien en savoir. Il estime que la loi sur la concurrence déloyale permet déjà aux entreprises d'engager des poursuites contre ces commentaires, a répondu récemment le Conseil fédéral. Ce qui fait bondir Fabio Regazzi. Selon lui, la voie juridique actuelle est trop compliquée et coûteuse, surtout pour une PME. Pour lui, il faut que les plateformes d'évaluation vérifient l'identité des clients. «L'anonymat favorise ceux qui cherchent à nuire à la réputation d'une entreprise», estime-t-il. Le Parlement devra trancher prochainement.

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