LEURS ENFANTS SONT DéBARQUéS DU TRAIN ET EMMENéS AU POSTE

Deux mineurs de 13 et 11 ans qui voyageaient seuls ont été débarqués samedi d'un train reliant Lille à Rennes, la SNCF les considérant comme voyageurs clandestins. Leurs parents sont outrés.

Deux enfants choqués et un père scandalisé. Voilà comment s'est terminé le trajet de plus de 500 kilomètres que Jeanne et Louis (11 et 13 ans) devaient effectuer seuls samedi de Lille à Rennes, pour y rejoindre leur maman. Aymeric voulait profiter du service «Junior et compagnie», une option permettant d'encadrer les jeunes enfants prenant le train. Le Français l'avoue, il n'est pas arrivé à la gare une heure à l'avance pour enregistrer ses enfants, comme l'exige pourtant le règlement.

«On est tombés sur quelqu'un de plutôt énervé qui nous a dit que c'était trop tard», raconte le père de famille à RMC. Pourtant, le train en question était en retard et plusieurs parents se retrouvant dans la même situation qu'Aymeric ne comprenaient pas que le contrôleur se montre aussi peu coopérant. Aymeric, qui avait payé pour bénéficier de ce service, a quand même fait monter ses enfants dans la rame réservée aux jeunes voyageurs. Il est lui-même monté à bord pour signaler la présence de ses enfants à une employée de la SNCF et s'assurer qu'il était dans son bon droit.

Louis ayant 13 ans, il était autorisé à voyager seul. «Votre fils peut donc accompagner votre fille», a assuré le personnel de bord à Aymeric, ajoutant toutefois qu'il ne s'en occuperait pas pendant le trajet. C'est donc l'esprit tranquille que le Français est descendu du train. Pour s'assurer que tout se passe au mieux, il a appelé son fils dans la foulée pour lui demander d'aller faire valider son billet et celui de sa sœur auprès du conducteur. Louis lui a confirmé peu après que tout était en ordre.

«Sauf qu'une heure après, mon ex-femme m'appelle en me disant que les enfants viennent de l'appeler paniqués, parce qu'ils vont être débarqués sur le quai à Roissy (ndlr: Paris)», raconte Aymeric. La police aux frontières a effectivement fait descendre Louis et Jeanne. «Ce qui les a choqués, c’est de voir des policiers en armes entrer dans une voiture pour venir les chercher», dénonce le Français. «C'était stressant. On ne savait pas à quelle heure nos parents allaient venir nous chercher», confirme Louis. Les parents ont fait chacun la route pour se rendre au poste de police parisien et récupérer leurs enfants, qui sont arrivés à destination à 4h du matin.

La SNCF fait valoir que Jeanne n’était pas sous la responsabilité d’un adulte et qu'elle a agi pour la sécurité des enfants. «Je suis, moi, personnellement choqué. On m’a dit que mes enfants pouvaient voyager dans de telles conditions donc je les ai laissés voyager dans de telles conditions. Et puis finalement, on me les débarque», s'insurge Aymeric. «Je ne comprends pas, donc c’est pour ça que j’aimerais bien avoir des comptes de la SNCF et qu’ils nous expliquent tout simplement», conclut-il.

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