MARCHE BLANCHE EN HOMMAGE AU JEUNE MATISSE, TUé PAR UN AUTRE ADO

À Châteauroux samedi, des milliers de personnes ont exprimé leur douleur suite à la mort de l'adolescent, poignardé le 27 avril lors d'une rixe.

Environ 8000 personnes, selon le préfet de l’Indre Thibault Lanxade, ont participé samedi à Châteauroux à une émouvante marche blanche en hommage au jeune Matisse, 15 ans, tué par arme blanche par un adolescent du même âge le 27 avril.

«Repose en paix Matisse»

La marche blanche a parcouru des lieux symboliques de la vie de Matisse, notamment son école élémentaire, le restaurant de son père ou encore celui dans lequel l’adolescent faisait son apprentissage. En tête de cortège, la banderole «Matisse un vrai gentil», en rose (sa couleur préférée) était déployée avec une photo de lui et un ballon de football.

«On connaissait les parents puisque l’on venait dans leur restaurant. J’ai un enfant qui a 15 ans. Ça aurait pu être l’un des nôtres, ça aurait pu être n’importe qui», a déclaré Élodie, 42 ans, qui habite à Villers-les-Ormes, une commune voisine. Elle est venue «pour montrer aux parents qu’ils ne sont pas seuls», accompagnée de son fils qui portait un t-shirt écrit à la main «Envole-toi petite loutre», une référence au surnom affectueux de Matisse donné par son père Christophe Marchais. «On pensait qu’à Châteauroux on était en sécurité, et on se rend compte que l’on est en sécurité nulle part», a ajouté la mère de famille. La marche s’est terminée peu après 16H30 par un lâcher de ballons, tandis que les proches de Matisse s’enlaçaient pendant un temps de recueillement.

Plusieurs coups de couteau

Malgré l’appel notamment du père de Matisse à se garder de toute récupération politique, vendredi soir, un groupuscule d’ultradroite a déployé devant la mairie des banderoles: «Justice pour Matisse», «Français réveille-toi». Selon le préfet de l’Indre, Thibault Lanxade, l’opération a été «très rapide». «Ils étaient une dizaine. Ils ont déroulé leurs banderoles et sont repartis». L’action a été revendiquée par le groupuscule «Animus Fortis» sur son compte X.

L’adolescent a succombé à ses blessures le 27 avril, après plusieurs coups de couteau lors d’une «rixe» survenue dans le quartier Saint-Denis, selon la procureure de la République de Bourges. Son agresseur présumé a été mis en examen lundi soir pour «meurtre» et placé en détention provisoire, et sa mère, âgée de 37 ans et soupçonnée d’avoir «asséné des gifles à la victime» blessée, a été mise en examen pour «violences volontaires» sur «personne vulnérable».

Manifestation interdite

Le meurtre de Matisse survient après une nouvelle vague de violences entre jeunes, comme le passage à tabac mortel à Viry-Châtillon (Essonne) de Shemseddine, 15 ans, et en pleine campagne pour les élections européennes. Dans ce contexte, la nationalité afghane des deux mis en examen – en situation régulière en France -, a conduit plusieurs figures de la droite et de l’extrême droite à dénoncer la «politique migratoire» du gouvernement. Sur les réseaux sociaux et dans des boucles de messagerie cryptée, les photos du suspect, de ses parents, et des liens vers ses comptes personnels sont partagés, a constaté l’AFP.

Par ailleurs, à plusieurs centaines de kilomètres du drame, le préfet du Tarn a pris un arrêté d’interdiction de manifestation dimanche à Albi, un groupuscule d’extrême droite ayant annoncé un rassemblement en hommage à Matisse, et la branche locale du syndicat FSU ayant appelé à une contre-manifestation.

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