MARINE LE PEN DéNONCE «UN PARTI UNIQUE» POUR FAIRE BARRAGE AU RN

Pour le Rassemblement national, ses électeurs «sont traités vraiment comme des parias».

Dans un climat qui se tend à trois jours du verdict des urnes, les partis jettent leurs dernières forces dans la bataille, Marine Le Pen assimilant l’instauration d’un «front républicain» contre le RN «à un parti unique» ayant pour seul objet de priver la formation d’extrême droite d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Alors que les candidats sont encore en campagne dans 501 des 577 circonscriptions, après 76 élections au premier tour, les derniers jours sont marqués par une multiplication des accrochages verbaux mais aussi physiques.

Mercredi soir, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, candidate dans les Hauts-de-Seine, a été victime, avec son équipe, d’une agression lors d’une opération de collage d’affiches.

En Savoie, une candidate du RN, Marie Dauchy, a porté plainte après avoir été violemment prise à partie par un commerçant sur un marché. En Isère, l’ancien ministre Olivier Véran a dénoncé jeudi l’agression d’un élu local qui collait des affiches pour sa campagne.

30'000 policiers en gendarmes mobilisés

Le gouvernement se prépare à l’éventualité de troubles à l’ordre public dimanche soir, sans pour autant que ceux-ci soient clairement identifiés. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que «30'000 policiers et gendarmes dont 5000 à Paris et sa banlieue» seraient mobilisés.

Des témoignages font également état d’une multiplication des incidents et des insultes racistes dans le pays.

Ce climat est aussi alimenté par la crispation créée par le déploiement laborieux «d’un front républicain» face au RN.

Marine Le Pen a dénoncé la mise en place d’un «parti unique» de «ceux qui veulent conserver le pouvoir», estimant que les électeurs du RN «sont traités vraiment comme des parias».

«Ce n’est pas un vote indigne de voter contre», a répondu à gauche Raphaël Glucksmann.

Une «grande coalition»?

«On a pris nos responsabilités» face au «risque d’une majorité absolue» pour le RN, a expliqué mercredi soir Gabriel Attal se refusant cependant à donner «des consignes de vote».

Ces nombreux désistements (130 pour la gauche, plus de 80 pour les macronistes) commencent-ils à avoir un impact ?

Selon une étude réalisée par Toluna Harris Interactive mercredi, le Rassemblement national pourrait obtenir entre 190 et 220 sièges, le 7 juillet. Le Nouveau Front populaire en aurait entre 159 et 183, et le camp présidentiel (Ensemble pour la République) entre 110 et 135.

Si le RN n’obtient pas la majorité absolue, la question se posera de savoir avec qui le camp présidentiel peut gouverner au sein d’une «grande coalition», à laquelle LFI a déjà dit ne pas vouloir participer.

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