«MOI, JE N’AI RIEN à ME REPROCHER DONC JE M’EN FOUS»

Le hameau du Haut-Vernet est bouclé depuis mercredi matin, pour permettre aux autorités d'y mener une opération d'envergure, ce jeudi. Dix-sept témoins doivent y prendre part.

À peine avait-il retrouvé une certaine forme de quiétude que le hameau du Haut-Vernet est à nouveau au centre de l'attention médiatique. Depuis mercredi matin et jusqu'à vendredi 8h, l'accès à ce petit village des Alpes-de-Haute-Provence est interdit aux visiteurs, pour permettre aux autorités d'y mener une opération d'envergure, ce jeudi. Près de huit mois après la disparition du petit Émile, les enquêteurs vont en effet mener une mise en situation, c'est-à-dire une sorte de reconstitution des faits.

Planifiée depuis longtemps, cette opération doit réunir les gens qui étaient là au moment des faits l’été dernier. Dix-sept personnes, dont la famille du petit garçon, ont été convoquées pour y participer. Le but de cette mise en situation sera de déceler d’éventuelles incohérences, failles, voire mensonges dans les témoignages recueillis jusqu’ici et permettre à l’enquête, aux pistes multiples, d’avancer. «On va rejouer de façon minutieuse l’emploi du temps des personnes présentes au Haut-Vernet le 8 juillet dernier», explique une source proche de l'enquête à BFMTV.

La mise en situation devrait se terminer à 18h, heure à laquelle les grands-parents d'Émile ont prévenu les gendarmes ce jour-là. Les témoignages des deux personnes affirmant avoir vu le petit garçon dans les minutes précédant sa disparition seront notamment examinés de près. «L’ont-ils bien vu? Monter ou descendre la rue? De loin ou de près? Était-ce bien Émile?», se demande une habitante interrogée par la chaîne d'information en continu.

Récits contradictoires

Un autre villageois se dit serein à l'idée d'être entendu une nouvelle fois par les enquêteurs: «Je ne sais pas à quoi m’attendre. Moi, je n’ai rien à me reprocher donc je m’en fous. Je ne suis pas stressé», assure-t-il. Émile avait été aperçu pour la dernière fois le 8 juillet vers 17h15, dans l’unique rue du hameau, par deux voisins aux récits contradictoires, alors qu’il venait d’arriver pour les vacances d’été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels.

D’abord ouverte pour disparition inquiétante, l’enquête avait rapidement été confiée à deux juges d’instruction d’Aix-en-Provence puis requalifiée en motifs criminels pour «enlèvement» et «séquestration». Accident, chute, enlèvement? Aucune piste n’a été mise de côté, même si celle de la chute mortelle s’est étiolée à la suite des multiples battues organisées dans les environs du hameau, lors desquelles aucun corps n’a été retrouvé.

Quant à la piste du grand-père maternel d’Émile, dont le nom était apparu dans une enquête sur des violences et agressions sexuelles présumées au début des années 1990, elle a toujours été étudiée, «au même niveau» que les autres, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Pour la famille de l'enfant, «leur espoir c’est que le petit soit toujours en vie, même si cet espoir s’amenuise de jour en jour», a confié Isabelle Colombani, l’avocate du grand-père du garçonnet.

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