«ON PARTAGE TOUT»: SéBASTIEN SCHNEITER ET ARNO DE PLANTA à L'ABORDAGE DE MARSEILLE

À Marseille, là où ont lieu les épreuves de voile, Sébastien Schneiter et Arno de Planta vont vivre leurs premiers Jeux ensemble. Sur la route entre la cité portuaire et la Suisse romande, Blick s'est entretenu avec eux. Portrait.

Oui, Sébastien Schneiter et Arno de Planta se partagent (presque) tout. Preuve en est lors de notre entretien avec eux. Celui-ci a lieu lors de l'un de leurs nombreux trajets entre Marseille, ville où aura lieu les épreuves de voile des Jeux olympiques, et la Suisse romande, où ils résident. Pour nous entendre au mieux, ils ont chacun un écouteur dans une oreille. Problème: le son ne sort que de celui de droite. «Pas grave, je lui passe quand il doit parler», sourit Sébastien Schneiter à propos d'Arno de Planta. «On partage tout, tu vois», rigole son acolyte.

Effectivement. Mais ce qui les rapproche le plus, c'est évidemment leur passion pour la voile. Petit clin d'œil du destin, c'est plus ou moins de la même manière qu'ils sont tombés dans la marmite quand ils étaient petits, à savoir grâce à la passion paternel. «Mon père faisait pas mal de voile à l'international, se remémore Sébastien Schneiter. Mes premiers souvenirs de lui sont lors du Bol d'or (ndlr: une épreuve sur le Léman) – Il fallait se lever au milieu de la nuit pour le voir franchir la ligne d'arrivée (sourire).» De son côté, le père du navigateur vaudois n'a jamais pratiqué la voile. «Il a acheté un premier bateau à Ouchy mais rapidement, on a voulu en acquérir un plus grand, explique Arno de Planta. On l'utilisait pour faire des sorties, chauffer au soleil et se baigner dans le lac.»

À 10 ans pour le premier, à 13 pour le second, ils ont commencé la compétition. Sauf que pour Arno de Planta, le parcours est un peu différent: il n'a pas, contrairement à la majorité des navigateurs, commencer par des épreuves en solitaire. «Je pense que c'est une force dans ma carrière, car j'ai dû m'acharner pour rattraper mon retard – mais aussi pour apprendre plus vite que les autres.» Au bout du Léman, Sébastien Schneiter vivait sa passion avec ses parents: «Ils m'ont beaucoup soutenu et j'avais un soutien moral très important pour moi. Si j'avais les notes, je pouvais même rater des cours pour aller en compétition.»

«De l'inspiration et de la motivation»

Rapidement, le Genevois gravit les échelons et en 2016, il participe à ses premiers Jeux olympiques en compagnie de Lucien Cujean. Sébastien Schneiter a 20 ans à cette époque. Arno de Planta en a 17 et l'observe depuis sa télé. «Il y avait de l'inspiration et de la motivation, lâche le Vaudois. Et si on m'avait dit que huit ans plus tard, je serais avec lui, je n'y aurais pas du tout cru.»

Cette expérience de deux JO (puisqu'il a également pris part à Tokyo), Sébastien Schneiter va l'emporter dans ses bagages à Marseille. «Ça joue un grand rôle car ton vécu te permettre de reconnaître plus rapidement les situations», développe-t-il. Et Arno, évidemment, est attentif aux conseils de son aîné mais précise que la relation est sur un pied d'égalité.

Un an de pause pour Sébastien Schneiter

Les deux hommes se sont rapprochés durant le Covid. Avant les Jeux de Tokyo, Sébastien Schneiter faisait la paire avec Lucien Cujean et Arno de Planta avec Maxime Bachelin. Mais les deux équipiers sont appelés par Alinghi. Sébastien et Arno, qui se connaissaient pour avoir navigué contre durant la pandémie, ont tenté l'expérience ensemble. «Après Tokyo, je n'ai pas mis les pieds sur l'eau durant un an car je ne savais pas ce que je voulais faire, se souvient le Genevois. Puis, avec Arno, on s'est rendus à une régate en Espagne et ça a bien fonctionné dès le début. Comme il y avait des signes encourageants, on a réfléchi quelques mois et pris la décision de tenter cette campagne olympique ensemble.» Et les voilà en route pour Marseille (même si lors de l'interview, ils prenaient le chemin inverse).

Un choix payant puisque aujourd'hui, Sébastien Schneiter et Arno de Planta ont les moyens d'obtenir une médaille lors des épreuves de voile, qui débuteront le 28 juillet dans la Méditerranée. «On a des ambitions super élevées et de grandes exigences, avoue le Vaudois. Mais on a aussi envie d'apprendre et de faire mieux tous les jours. C'est la force de notre équipe.» Des propos avec lesquels son équipier est forcément d'accord. En même temps, les deux hommes partagent tout: leur vision et leurs AirPods.

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