OPéRATION «SAUVEZ LES POULETS»: LA POLICE éVACUE LES ANTISPéCISTES DE L'ABATTOIR MICARNA à COURTEPIN

Une opération de police a été de mise pour déloger les antispécistes dans l'abattoir de Micarna à Courtepin (Fribourg). Les forces de l'ordre se sont employés à briser les chaines des dizaines d'activistes attachés à du matériel de Migros pour la cause animale.

«Micarna, vous avez du sang sur les mains», chantent les activistes «anarcho-antispécistes» dans une vidéo publiée sur Instagram. «Justice pour les animaux!», crient ces membres du collectif «269 Libération animale» dans une autre.

Ce lundi en début d’après-midi, la police cantonale fribourgeoise a lancé ses manœuvres pour déloger les dizaines de militants qui occupaient l’abattoir de volailles de Courtepin (FR). Tôt le matin, les activistes sont entrés sur le site de Micarna, la filiale viande de Migros.

Opposition énergique à l’évacuation

Une plainte pénale a été déposée par Migros, ce qui, dès 13h15, a permis l’intervention des forces de l’ordre sur mandat des autorités. «Nous leur avons laissé un délai de dix minutes pour quitter les lieux, ce qu’ils ont refusé de faire», explique Bertrand Ruffieux, porte-parole de la police.

Sur le coup de 14h00, il précise que l’opération se passe «dans de bonnes conditions» et que les agents restent «proportionnels aux actes des activistes.» La plupart des défenseurs des animaux se sont enchaînés à des machines, à l’intérieur de l’abattoir. «On s’emploie à les libérer de leurs chaînes pour les évacuer, détaille le communicant. Mais les manifestants s’y opposent avec énergie et se débattent.»

La police indique s’être équipée du matériel nécessaire à se débarrasser de ce que les activistes nomment «des chaînes renforcées et des arm-lock en béton». Elle procédera à des interpellations et évoque un suivi judiciaire.

Peu après 16h00, la police cantonale indique à Keystone-ATS avoir procédé à l'interpellation d'une «petite quarantaine» d'activistes antispécistes. Il reste une dizaine d'activistes à évacuer, selon elle. 

200 intervenants mobilisés

Selon la police, les activistes ont fortement résisté à leur interpellation, ce qui a nécessité l'usage de la force. Deux personnes, une femme ayant fait un malaise et un homme ayant été blessé au coude, ont été prises en charge et conduites à l'hôpital.

Après avoir satisfait aux mesures de police, les auteurs présumés ont été relaxés. Ils seront dénoncés au Ministère public. Du côté des autorités, près de 200 intervenants, tous services confondus, ont été mobilisés.

Migros ne communique pas

Sollicitée, Migros a indiqué ne pas être en mesure de communiquer sur cette affaire. La police a «pris en main le dossier» et c'est à elle qu'il faut adresser toute question, a dit le porte-parole de l'entreprise agroalimentaire, Tristan Cerf.

Interrogé sur l'impact de cette action sur l'abattoir de volailles, le porte-parole de la police fribourgeoise, Bertrand Ruffieux, a estimé dans la journée que la production sur le site n'avait pas été paralysée mais avait «subi des mesures de contrainte». Il a aussi dit que des dysfonctionnements ont été observés dans le secteur occupé de l'usine.

La police précise en soirée que la chaîne de production concernée fera l'objet de vérifications par Micarna et d'une validation par le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (SAAV). La reprise d'activités devrait être possible d'ici mardi. Le préjudice potentiel de l'action de blocage pourrait s'élever à plusieurs centaines de milliers de francs.

Libérer les poulets pour la cause animale

Du côté du collectif militant, ce sont plutôt les poulets que l’on souhaite libérer. Dans un communiqué, le mouvement antispéciste reproche à Migros son «influence particulièrement importante sur la consommation» de viande.

Concernant l'intervention de la police fribourgeoise, les activistes publient des contenus en direct sur Instagram, qualifiant la filiale de Migros d'«assassins». En plein blocus, ils dénoncent «l'évacuation violente en cours à l'abattoir de Micarna».

«269 Libération animale», fondé en France en 2016, revendique 26 blocages d’abattoirs en Europe, l’occupation de sièges sociaux des grands groupes de l’agroalimentaire et la «libération» de plus de 3800 animaux. Ils protestent contre «un système mortifère dans lequel les animaux sont vus comme des marchandises».

(Avec ATS)

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