«PERSONNE NE POURRA S'OPPOSER à LA LOI SUR L'éLECTRICITé»

Les opposants à la loi sur l'approvisionnement en électricité, sur laquelle on votera le 9 juin, estiment qu'elle conduira à un saccage inutile des paysages, tout en affaiblissant les droits démocratiques.

Le 9 juin, nous devrons nous prononcer sur la «loi relative à un approvisionnement en électricité sûr, reposant sur des énergies renouvelables». Une loi qui veut augmenter la production de courant vert en facilitant la construction d'installations hydrauliques, solaires ou éoliennes d'importance nationale. Ce texte est combattu par la Fondation Franz Weber et le Comité Nature.

Pour eux, cette loi est une grave atteinte à la protection de la nature et des paysages. «Elle facilite le défrichement des forêts, autorise la construction de parcs solaires géants en pleine nature; elle réduit de manière drastique la protection des cours d'eau et des réserves d'oiseaux d'eau migrateurs»,  a critiqué mardi devant la presse Vera Weber, présidente de la Fondation Franz Weber.

Les toits plutôt que la nature

Les opposants s'en prennent aux parcs solaires alpins prévus et qui seraient inutiles. Car le potentiel photovoltaïque sur les bâtiments et les infrastructures est énorme selon eux. «Il s’élève à 120 TWh/an, soit le double de la consommation électrique actuelle et nettement plus que les 45 TWh/an visés par la loi sur l’électricité», assure Pierre-Alain Bruchez, membre du comité référendaire Union Nature et Paysage. «Il n'y a aucune raison de défigurer notre nature du fait qu'il existe un grand potentiel d'énergie solaire sur les toits existants», insiste Elias Vogt, président Paysage Libre Suisse.

Droits démocratiques bafoués

En outre, la loi est un danger pour la démocratie, selon eux. Car elle permettra au Conseil fédéral de raccourcir et de concentrer les procédures d'autorisation pour les parcs éoliens comptant jusqu'à quatre éoliennes et à supprimer ainsi les votations populaires dans les communes, rappellent-ils. Et pour les parcs plus grands ainsi que pour les grands parcs solaires, la production de courant primera sur tous les autres intérêts.

«La loi supprime ainsi les droits de participation démocratique des personnes concernées, qui existaient jusqu'à présent», reproche Elias Vogt. «Personne ne pourra s'y opposer, pas même par des recours d'associations, pas même le Tribunal fédéral», déplore Hans Weiss, cofondateur et ancien directeur de la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage.

En conclusion, la loi soumise au peuple «démolit les lois de protection de la nature et du paysage, et est incompatible avec diverses dispositions constitutionnelles, notamment celles qui placent la protection de la nature au même niveau que la production d’électricité».

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