«TU TE SENS FILLE OU GARçON?» FICHONS LA PAIX AUX ENFANTS!

Une extension inconsidérée du domaine de la science a poussé une faculté de l'Université de Genève à soumettre un questionnaire des plus intrusifs à des enfants et à leurs parents. La ministre genevoise de l'instruction publique a bien fait d'ordonner son retrait.

On pense à Houellebecq. A l’absurdité de l’époque racontée sur un ton neutre et contre laquelle on ne peut rien. Eh bien, si, on peut quelque chose. Preuve en est la fin de la récré sifflée mercredi par la ministre genevoise de l’instruction publique, Anne Hiltpold. La cheffe du DIP a ordonné le retrait d’un questionnaire soumis aux parents, ainsi qu’aux plus grands des élèves d’une école primaire du chef-lieu cantonal.

A ces parents d’écoliers âgés entre 5 et 9 ans, il était demandé de répondre, sur une base volontaire, à des questions portant sur le genre de leur enfant et son sexe «à la naissance». Les élèves dès 9 ou 10 ans avaient à se déterminer eux-mêmes sur leur ressenti de genre.

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Atteinte à l’intimité des individus

Anne Hiltpold a dit, on traduit: les conneries, ça suffit. Le problème posé par ce questionnaire est multiple. Il y a d’abord atteinte à l’intimité des individus, tenus de déballer leur être qui n’appartient qu'à eux. La «science», représentée ici par la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève, n’a pas à questionner les enfants sur leur «identité de genre», directement ou par le truchement de leurs parents, au moyen d’un «formulaire». Cette extension du domaine du renseignement n’est pas tolérable.

Dans le cas présent, on est plutôt en face d’une idéologie tentant le passage en force. Quelle idéologie? Celle qui veut que le sexe biologique et le genre soient deux catégories absolument distinctes. C’est une chose de considérer l’autonomie du genre, c’en est une autre de vouloir déterminer à tout prix le genre chez les petits et les grands enfants.

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«Foutez-leur la paix!»

Que lit-on dans les commentaires relatifs à ce questionnaire: «Foutez-leur la paix!» Autrement dit, laissez les enfants tranquilles! Ce «Foutez-leur la paix!» est-il réactionnaire? Non, il est même tout à fait progressiste, puisqu’il sous-entend qu’il faut accorder à l’enfant le temps de se déterminer. On est loin du formatage patriarcal ou, dans le cas d’espèce, du formatage de genre.

Le plus insidieux, dans ce questionnaire qui plaide contre la cause qu’il est censé défendre, est d’amener l’enfant à douter de lui-même, à lui mettre dans la tête qu’il n’est peut-être pas ce qu’il pense être, si tant est qu’il pense quoi que ce soit à ce propos.

Et les parents, comment doivent-ils comprendre la question valant pour des enfants âgés, répétons-le, entre 5 et 9 ans: «Avec quel genre votre enfant s’identifie-t-il/elle?» Notre garçon met des boucles d’oreilles, il rêvasse dans son coin, il est un peu efféminé: se pourrait-il qu’il soit du genre fille, alors qu’il a un sexe de garçon? Notre fille est une vraie casse-cou, elle skie tout schuss, elle déteste le rose et les poupées: se pourrait-il qu’elle soit du genre garçon, alors qu’elle a un sexe de femme?

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L’identité: laissons ce mot de police aux adultes

Si le comportement de l'enfant, en grandissant, s’apparente à celui du sexe opposé au sien, pardon, du genre inverse à celui assigné à sa naissance, qu’en conclure? Que le garçon est peut-être une fille et que la fille est, qui sait, un garçon? Comme disent les commentateurs: «Foutez-leur la paix!» On n’est pas pressé de savoir. L’identité: laissons ce mot de police aux adultes.

Un pan de l'homosexualité nié

Ces tentatives de détermination du genre, dès le plus jeune âge, peuvent instiller l'idée que la prise de bloqueurs de puberté, le moment venu, règlerait le problème, réel ou prétendu, de la non-adéquation entre sexe et genre. Partant, résoudrait le problème de la non-adéquation entre orientation sexuelle et attributs biologiques, dès lors qu’un garçon attiré par ses semblables aurait le «malheur» d’être efféminé, et la fille émoustillée par ses copines, la «malchance» d’être un garçon manqué. A cette aune, c’est tout un pan de l’homosexualité qui serait nié.

La cheffe du DIP a bien fait de dire «stop».

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