RETRAITES, IMMIGRATION, UKRAINE… QUI PROPOSE QUOI?

Tour d'horizon des programmes des principales forces en lice au élections législatives françaises qui débutent le 30 juin.

Pouvoir d’achat, immigration, international, retraites, éducation: voici un comparatif des programmes des principales forces en lice aux élections législatives françaises, le Rassemblement national (RN, extrême droite) favori des sondages, l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire et le camp du président Macron.

Pouvoir d’achat

Préoccupation numéro un des Français selon des sondages récents, le pouvoir d’achat est au coeur des projets des trois principaux blocs. Le RN promet ainsi de réduire de 20 à 5,5% la TVA sur les produits énergétiques. Et dans un second temps de «suspendre» la TVA sur une centaine de produits de première nécessité, «en cas de forte inflation».

La gauche porte une mesure économique phare: un salaire minimum à 1600 euros net contre près de 1400 aujourd’hui. Elle veut aussi indexer les salaires sur l’inflation et revaloriser les rémunérations des fonctionnaires.

Si la gauche compte «refuser le pacte de stabilité budgétaire» européen, qui impose notamment un déficit public sous les 3% de PIB, la majorité macroniste sortante s’engage pour sa part à revenir dans les clous à l’horizon 2027 (contre 5,5% en 2023) sans augmenter les impôts.

Immigration

La gauche entend abroger la loi immigration adoptée cet hiver au Parlement, consacrer un «droit du sol intégral» ou encore créer «un statut de déplacé climatique».

Aux antipodes, le RN promet une nouvelle loi immigration «d’urgence» dès 2024. Ses propositions: suppression du droit du sol, durcissement des critères du regroupement familial, délit de séjour irrégulier avec une amende, et transformation de l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière en «aide d’urgence vitale». Le parti d’extrême droite dit aussi vouloir interdire certains «emplois sensibles» aux binationaux, sans remettre en cause la «double nationalité» comme il le proposait encore en 2022.

International

Les partis de gauche ont tenté de surmonter leurs profondes divergences en dénonçant dans leur programme les «massacres terroristes» du Hamas, tout en promettant de lutter contre «l’explosion inquiétante» des «actes racistes, antisémites et islamophobes». Ils prônent la reconnaissance immédiate de l’Etat de Palestine, au contraire du RN dont le président, Jordan Bardella, estime qu’une telle initiative reviendrait aujourd’hui à «reconnaître le terrorisme».

Ce dernier a par ailleurs assuré qu’il n’entendait pas «remettre en cause les engagements de la France à l’international» s’il devient Premier ministre. Marine Le Pen promettait encore en 2022 de sortir du commandement intégré de l’Otan.

Le président du RN a aussi assuré qu’il serait «extrêmement vigilant» face aux «tentatives d’ingérence de la Russie», tout en fixant des «lignes rouges» sur l’envoi de troupes au sol en Ukraine ou «de missiles longue portée ou de matériel militaire» qui pourrait «frapper directement les villes russes». Des annonces qui entrent en collision avec celles d’Emmanuel Macron, d’accord pour permettre l’utilisation par l’Ukraine d’armes occidentales pour «neutraliser» des bases militaires russes.

Retraites et santé

Tant l’extrême droite que l’alliance de gauche proposent, en cas de victoire le 7 juillet, de supprimer la réforme de l’assurance chômage décidée par le gouvernement. Autre réforme très décriée, celle des retraites qui a repoussé l’âge de départ de deux ans, à 64 ans, soulevant une forte  contestation populaire et au parlement, sur laquelle les deux blocs d’opposition veulent revenir. La gauche propose de l’abroger et vise un «objectif commun»: le droit à la retraite à 60 ans.

Jordan Bardella a tenu des propos contradictoires sur le sujet, affirmant vouloir mettre en place un âge légal de départ à 62 ans tout en instaurant un système «progressif» privilégiant les carrières longues, avec la possibilité de partir à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler avant 20 ans, avec 40 ans de cotisation.

Le camp présidentiel a lui promis d’indexer les retraites sur l’inflation et de créer une mutuelle publique à un euro par jour pour les retraités, étudiants, indépendants ou demandeurs d’emploi. Le RN veut exonérer d’impôt les revenus d’activité professionnelle de médecins retraités qui reprendraient le travail. De son côté la gauche veut rembourser la procréation médicalement assistée (PMA), les protections menstruelles, et instaurer un congé menstruel.

Education

Emmanuel Macron s’est prononcé pour l’interdiction du téléphone «avant 11 ans» et des réseaux sociaux «avant 15 ans», tandis que Jordan Bardella prône «un big bang de l’autorité» à l’école notamment avec l’interdiction des téléphones portables dans les établissements et le port de l’uniforme.

La gauche veut elle mettre en place progressivement une «gratuité intégrale» à l’école, de la cantine aux transports scolaires, en passant par les fournitures ou les activités périscolaires.

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