RéVéLATIONS à GENèVE: ÉLECTRICITé SURFACTURéE: UN LANCEUR D'ALERTE AVAIT CONTACTé LA DIRECTION DES SIG!

La «Tribune de Genève» et Léman Bleu révèlent qu'un lanceur d'alerte avait alarmé la direction des SIG sur la surfacturation, se montant à 22 millions. Il avait envoyé des e-mails à la direction, qui niait connaître le problème avant l'audit de la Cour des comptes.

Accusés mi-février d'avoir surfacturé des millions aux Genevois, entre 2008 et 2021, les Services industriels de Genève (SIG) s'étaient défendus. La direction de la régie publique assurait en effet n'avoir rien su des problèmes avant 2023. La «Tribune de Genève» et Léman Bleu révèlent le 18 avril que c'est faux. Plusieurs signaux d'alerte lui ont été directement envoyés depuis 2018.

L'audit de la Cour des comptes avait mis en lumière que les SIG avaient encaissé un trop-plein de 22 millions de francs au total en coûts de pertes de réseau électrique. En clair, le coût de la différence entre l'électricité introduite dans le réseau et celle qui arrive réellement à destination chez les clients. À la suite de ces révélations, le magistrat de la Cour des comptes, Frédéric Varone, assurait à Léman Bleu que le problème était connu de la direction.

Quatre e-mails d'alerte détaillés

Or, Christian Brunier, le directeur, affirme avoir découvert le calcul erroné après l'audit. Cependant, au moins quatre courriels détaillés ont alerté la direction depuis 2018, y compris le responsable directement, interpellé une fois à l'oral par le lanceur d'alerte, affirment les deux médias genevois.

Ces messages proviennent d'un cadre ingénieur à la retraite, à la tête des calculs des coûts de distribution de l'électricité jusqu'en 2011. L'ingénieur sollicite, en 2018, un audit interne au sujet des millions de francs à restituer. Deux ont été menés, en 2018 et 2019, mais n'ont pas relevé de dysfonctionnements.

Les SIG vont rembourser les Genevois

En avril 2020, il propose donc aux SIG de prolonger les baisses de coût instaurées pendant le Covid, en profitant du trop-plein. L'ingénieur a voulu saisir le médiateur. C'est finalement en 2022 qu'il envoie une alerte citoyenne à la Cour des comptes qui lui donne raison en février 2024.

Les SIG maintiennent que la direction n'a pas eu vent du procès-verbal de la séance du comité tarifaire de 2018, expliquant clairement que le calcul utilisé par la régie n'était pas le bon et que la décision avait été prise de ne pas rembourser le surplus. Depuis, la situation a évolué et la régie va rembourser les clients. Une enquête administrative est en cours pour faire la lumière sur cette affaire.

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