TRENTE ANS DE PLACARD POUR UN COUPLE QUI A TORTURé ET TUé UN RETRAITé

En 2020 à Rennes, un retraité âgé de 63 ans avait été retrouvé gisant sans vie dans un appartement en feu, son corps portant de multiples traces de violences subies avant son décès.

Un homme et son ex-compagne ont été condamnés jeudi soir à 30 ans de réclusion par la Cour d’assises de Rennes pour avoir torturé et tué un retraité lors d’une soirée alcoolisée en septembre 2020. La Cour a reconnu les deux marginaux, respectivement âgés de 35 et 42 ans, coupables d’homicide volontaire précédé de torture ou d’actes de barbarie ainsi que d’extorsion.

L’avocate générale, Audrey Galaud, avait requis 30 ans de réclusion contre l’accusé, au casier judiciaire chargé (13 mentions), et 25 ans contre sa compagne de l’époque, qui n’était pas connue de la justice avant cette nuit de violences.

Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2020, les pompiers étaient intervenus pour un feu d’appartement au quatrième étage d’un immeuble de Rennes. Un retraité âgé de 63 ans y gisait sans vie, son corps portant de multiples traces de violences subies avant son décès. L’autopsie de la victime avait relevé de nombreux traumatismes au visage, au thorax, ainsi que des traces de brûlures par un objet chauffé à blanc. Le sexagénaire avait même eu les oreilles agrafées, dans le but de lui extorquer le code de sa carte bancaire.

Ce sont ces «retraits suspects» effectués avec la carte de la victime le soir des faits, et des tentatives infructueuses le lendemain, qui avaient mis les enquêteurs sur la piste d’un couple ayant côtoyé le retraité peu avant sa mort. À l’issue d’une rencontre dans une épicerie, la victime les aurait invités à venir chez lui. Les deux marginaux avaient été interpellés dans la foulée.

«Il n’a jamais voulu donner la mort»

Durant le procès, l’accusé a reconnu les coups ainsi que des actes de torture, l’extorsion également même si son avocate, Me Caroline Le Guillard, «ne pense pas que ce soit le mobile qui a sous-tendu cette soirée horrible». Mais «il n’a jamais voulu donner la mort», a-t-elle insisté dans sa plaidoirie, demandant «une peine qui ne soit pas synonyme d’exclusion sociale». Pour sa co-accusée, Me Kevin Descamps-Guézou a relevé que sa cliente «reconnaît clairement sa responsabilité» depuis le début de la procédure, notamment la tentative d’incendie du logement de la victime, mais qu’elle n’a que des souvenirs parcellaires et n’est pas en mesure de tout expliquer.

Avant que la Cour ne se retire pour délibérer, les deux accusés avaient pris la parole pour demander pardon à la famille de la victime et exprimer leurs regrets, en larmes. «Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas en arriver là», a lancé l’accusée aux proches du retraité. «Je ne peux pas vous demander de me pardonner parce que c’est impardonnable ce qui s’est passé. Moi-même je pardonnerai pas ça, je sais ce que c’est de perdre un parent, j’ai jamais voulu ça», a dit son co-accusé, dont la mère, toxicomane, est décédée du sida lorsqu’il n’avait que 4 ans et qui a connu une vie d’errances.

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