UN HOMME POURSUIVI POUR SES CHEVEUX AUX COULEURS UKRAINIENNES

La police russe a lancé des poursuites contre un Moscovite, accusé d’avoir discrédité l’armée russe car ses cheveux sont teints en bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine, a rapporté une ONG russe.

Stanislav Netessov s’était rendu le 28 avril dans un commissariat du centre de Moscou après avoir été agressé la veille, tabassé et dépouillé de son téléphone, explique l’organisation OVD-info, spécialisée dans le suivi de la répression des voix critiques du Kremlin, et qui a été contactée par l’intéressé. «Estimant que la coiffure de Netessov symbolise l’Ukraine et discrédite l’armée russe, la police a dressé un procès-verbal à son encontre», explique OVD-Info, qui indique que l’accusé risque désormais une amende à cause de ses cheveux jaunes, bleus et verts.

«En outre, les forces de l’ordre ont pris les empreintes digitales du jeune homme. Ils ont également dit à Netessov qu’ils lui feraient «embrasser sa terre natale dans les tranchées» et lui ont remis une convocation au centre d’enrôlement militaire», poursuit l’organisation.

Répression sans merci

Depuis qu’elle a envahi l’Ukraine en février 2022, la Russie a engagé une répression sans merci des détracteurs du Kremlin, en particulier ceux, anonymes ou célèbres, qui dénoncent cette guerre. Parmi les affaires récentes, une pédiatre moscovite, Nadejda Bouianova, a été placée en détention provisoire le 25 avril, les autorités l’accusant d’avoir violé un contrôle judiciaire qui lui était imposé depuis le mois de février et son inculpation pour avoir discrédité l’armée.

Elle a été poursuivie parce que la médecin de 67 ans aurait dit, lors d’une consultation médicale, à la veuve d’un soldat russe tué en Ukraine et son enfant que le défunt père était «une cible légitime». A l’époque, Alexandre Bastrykine, le patron du très puissant Comité d’enquête russe, l’organe chargé des investigations criminelles les plus importantes, avait en personne appelé à des poursuites pénales contre la docteure qui risque désormais jusqu’à cinq ans de prison.

Des milliers de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme, d’opposants politiques et de simples citoyens actifs sur les réseaux sociaux sont en prison font l’objet de poursuites pour avoir dénoncé l’invasion de l’Ukraine ou des exactions de l’armée russes. Des dizaines d’entre eux ont été condamnés à des peines de prison.

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