UN INFLUENT MAGAZINE ATOMISE JOE BIDEN EN UNE

L'hebdomadaire britannique «The Economist» a titré «Pas moyen de diriger un pays comme ça» à côté de la photo d'un déambulateur orné du sceau présidentiel.

Il y a le feu dans le camp démocrate. Après sa prestation catastrophique lors du débat qui l'opposait à Donald Trump, Joe Biden martèle qu'il ne lâchera pas le morceau. Ce, alors que les appels au désistement du président de 81 ans se font chaque jour plus nombreux. Même la presse britannique s'y met. Considéré comme l'un des magazines les plus influents du monde, «The Economist» donne de la voix dans son édition à paraître le 6 juillet.

Et le vénérable hebdomadaire libéral fondé en 1843 frappe fort: en Une, il fait figurer un déambulateur orné du sceau présidentiel. «Pas moyen de diriger un pays comme ça», peut-on lire en titre. L'auteur de l'éditorial revient sur le débat calamiteux du 27 juin: «Une véritable agonie que de voir un vieil homme désorienté s’efforcer de se souvenir des mots et des faits», écrit-il. «Peut-on confier les codes nucléaires à quelqu’un qui ne peut pas finir une phrase sur le système d’assurance maladie américain?», demande-t-il plus bas.

Avant «The Economist», le prestigieux «New York Times» avait lui aussi appelé au retrait de Joe Biden, dès le surlendemain du débat.

Gestion de crise «clairement ratée»

Loin de calmer les esprits, la stratégie de communication du président et de ses équipes n’a fait qu’aggraver la situation. La Maison-Blanche a «clairement raté» la gestion de crise, a asséné mercredi Katie Porter, une élue démocrate de Californie, sur CNN. «Je reproche à l’équipe de campagne de balayer d’un revers de main les questions que posent les gens», a dit le sénateur démocrate Peter Welch dans un entretien avec le site Semafor, publié mardi.

Dernier exemple en date d’une communication plus qu’hasardeuse: jeudi, un porte-parole de la Maison-Blanche a indiqué que Joe Biden «été vu» par un médecin quelques jours après le duel télévisé, pour un «rhume». Mercredi, la cheffe de la communication, Karine Jean-Pierre, avait pourtant assuré que le président n’avait «pas été examiné» en lien avec ce fameux «rhume». Devant des donateurs mardi soir, Joe Biden a déclaré que ce n’était «pas très malin» d’avoir «voyagé à travers le monde plusieurs fois» peu avant cette confrontation, et que cela l’avait amené à «presque (s')endormir sur scène».

Les démocrates, en proie à une panique croissante, ont demandé au président de corriger le tir avec des apparitions publiques sans filet: conférences de presse, interviews, échanges spontanés avec des partisans... En vain. Chaque fois que Joe Biden est apparu en public, il a utilisé un prompteur, sauf pour s’adresser brièvement jeudi à des militaires et leurs familles. «Je n’ai pas l’intention de m’en aller», a-t-il dit à un partisan qui lui demandait de «continuer à se battre», avant de raconter une anecdote assez confuse à propos d’embouteillages sur les autoroutes.

Il faudra attendre vendredi soir, et la diffusion d’une interview très attendue avec la chaîne ABC, pour entendre le président s’exprimer longuement sans texte écrit à l’avance.

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