UN PSY CONDAMNé à TORT D’AVOIR TENTé DE COMMANDITER DES MEURTRES

Alors qu’il croupissait en prison en Suisse, un Allemand a finalement été disculpé. Les messages qu’il avait envoyés à un ami, l’enjoignant à tuer trois personnes, n’étaient pas sérieux.

Rocambolesque retournement de situation dans une affaire zurichoise. Un psy allemand, aujourd’hui âgé de 55 ans, avait été condamné en 2021 pour avoir tenté d’inciter un homme à commettre plusieurs homicides. Dans les faits, cet expert en circulation routière avait, entre septembre et décembre 2019, demandé sur WhatsApp à plusieurs reprises à son ancien meilleur ami, un garagiste, d'abattre trois personnes: sa compagne de l'époque, son ex-petite amie et lui-même. Il se disait fatigué de vivre. Et il a même offert au garagiste des sommes allant de 100’000 à 300’000 francs pour les crimes.

Cet Allemand, qui a trois enfants de trois femmes différentes et s'est fait adopter en 2015 par une femme âgée et noble, avait été condamné à six ans et demi de prison. Et comme il lui était également reproché diverses infractions à la loi sur les armes et à la loi sur la circulation routière, la possession d'une quantité qualifiée de cocaïne ainsi que la violation répétée du secret professionnel, il avait encore écopé de 180 jours-amende à 200 francs et d’une amende de 1000 francs. Il a en outre été expulsé du pays pour dix ans, rappelle la «NZZ».

Plus de 220'000 francs d'indemnités

Mais voilà, le psy a déposé un recours auprès du Tribunal fédéral, qui a constaté plusieurs lacunes dans l'établissement des faits, par la cour zurichoise. Cette dernière a donc dû réexaminer toute la partie concernant l'incitation aux homicides. Et les autorités ont cette fois estimé que les messages n'étaient «manifestement pas sérieux» et étaient généralement envoyés «en état d'ébriété». C'est pourquoi ils «n'ont jamais été compris par le garagiste comme de sérieux appels à tuer».

L’Allemand a donc été acquitté de la principale accusation qui pesait contre lui. Ainsi, si les autres condamnations restent, il n’a écopé que d'un an et demi de prison, de 160 jours-amende à 100 francs et d’une amende de 900 francs. Le prévenu ayant déjà purgé 1289 jours de détention, il est resté en prison 580 jours de trop. Il sera dès lors indemnisé pour réparation du tort moral à hauteur de 116’000 francs et pour pertes économiques de 104’700 francs.

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