UN PSY «SECTAIRE» ABUSE D'UNE PATIENTE DES CENTAINES DE FOIS

Le directeur d'un établissement, aujourd'hui fermé, a été condamné pour avoir profité d'une femme en détresse qui disait être amoureuse de lui.

Un thérapeute zurichois a franchi la ligne rouge avec une patiente de 35 ans sa cadette. Et les abus se comptent en centaines de fois, relate mercredi la «Zurichsee-Zeitung». L'homme vient d'être condamné par le Tribunal du district de Meilen, à seize mois de prison avec sursis, assortis d'une interdiction d'activité de cinq ans et d'une indemnité de 15'000 francs à verser à sa victime.

Quand la séance de groupe vire au tête-à-tête

Les faits ont commencé en 2012. Une jeune femme de 20 ans, en détresse psychologique, a fait appel à un établissement qui devait lui offrir un accompagnement et un encadrement au quotidien. «J'étais mentalement épuisée», a déclaré la femme à la barre. Elle a alors démarré des thérapies de groupe, qui ont finalement très vite dévié sur des sorties bien plus floues. «Nous faisions les courses ensemble, mangions et parlions de nos problèmes», se souvient-elle. Au fil du temps, ces séances de groupes étaient de plus en plus en comité restreint, jusqu'à devenir des tête-à-tête, très intimes, avec le directeur de l'institution, aujourd'hui fermée.

«Une vraie relation amoureuse»

C'est lors d'un week-end en Italie que le premier dérapage a eu lieu et que les versions divergent. La plaignante estime que son ex-psy a abusé de sa situation de détresse. «On était très loin de la thérapie classique, explique celle qui est aujourd'hui psychologue de formation. C'était sectaire, très axé sur le pouvoir de la communauté.» Une accusation balayée par la défense, qui rappelle que la patiente était uniquement tenue de suivre les thérapies de groupe. Les rendez-vous plus privés et les nombreux rapports sexuels étaient donc consentis. L'avocat du prévenu a d'ailleurs lu de nombreux anciens messages d'amour envoyés par la plaignante. «Mon client pensait qu'il s'agissait d'une véritable relation amoureuse», a-t-il ajouté, en plaidant l'acquittement.

Les juges ne l'ont pas suivi, estimant que l'abus devait être retenu. «Cette structure de type sectaire aurait rendu presque impossible pour la femme de quitter l’établissement», ont-ils souligné. En outre, en tant que thérapeute, le sexagénaire aurait dû arrêter le suivi immédiatement lorsqu'il s'est rendu compte qu'il s'était trop rapproché de sa patiente. La décision peut encore faire l'objet d'un appel.

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