VEVEY, TRAVERSéE PAR «UNE OMBRE SINISTRE»?

La ville vaudoise de Vevey est pointée du doigt. En cause? Des citoyens s'inquiètent d'une montée de l'insécurité. Une pétition a été lancée pour appeler à plus de sécurité. La Municipale en charge de la cohésion sociale répond à watson.

«Augmenter la sécurité de Vevey», voilà le titre de la pétition en ligne qui compte déjà 1770 signatures. En effet, la commune vaudoise de 20 000 âmes ferait, selon les signataires, face à une montée de l'insécurité et des mesures rapides seraient nécessaires.

Le déclencheur de cette mobilisation est à trouver dans un ultime fait divers. Le 27 juin, 24 heures et Blick ont rapporté une agression entre deux bandes qui a envoyé quatre jeunes à l'hosto. Le lieu de la rixe se situe dans le Jardin Doret, qui se trouve au bord du lac Léman. Les suspects seraient, par ailleurs, connus par les autorités vaudoises, selon 24 Heures.

Vevey: 18 ans de prison et une expulsion pour tentative de féminicide

Ces événements ont donc mis en lumière un problème plus profond au sein de la ville. Les habitants et habitantes signataires affirment ressentir une insécurité grandissante. Et le texte de la pétition, hébergé sur le site change.org, évoque même «une ombre sinistre qui plane sur notre commune».

Le secteur de la gare est souvent cité comme épicentre de la dangerosité grandissante en ville, qualifiée même «de marché ouvert pour la vente de drogues», écrit l'auteur de la pétition.

Le décor est planté. Gabriela Kämpf, la conseillère municipale en charge de la cohésion à Vevey, confirme que «la Municipalité a été interpellée, mais ne s’est pas encore prononcée sur cette pétition».

«Pure coïncidence»

Les autorités de Vevey ont diffusé, jeudi 27 juin au matin, un communiqué expliquant qu'elles mettent en place un dispositif de médiation, évoquant une présence rassurante au service du vivre-ensemble. Concrètement, des médiateurs et médiatrices vont se promener dans le quartier de la gare, arborant un gilet blanc pour qu'ils soient identifiables. La ville rappelle qu'il s'agit d'un projet pilote.

Est-ce une réponse rapide de la Municipalité à cette pétition?

Gabriela Kämpf renseigne que la Ville de Vevey n'a pas attendu cette altercation pour prendre des mesures: «C’est une pure coïncidence que cela s’aligne avec la pétition. Le projet a été mis en place au début de cette législature.»

«Ces coups de couteau à Lausanne, c'est inquiétant»

Face à ce sentiment d'insécurité ressenti par plusieurs femmes interrogées, Gabriela Kämpf explique «comprendre cette sensation d’insécurité» prégnante aux alentours de la gare, spécialement pour les femmes.

Mais la conseillère municipale et ses collègues comptent bien remédier à ces critiques. Comme elle le souligne, «la gare est un lieu d’accueil et ce n’est pas comme ça qu'on veut accueillir». Le sujet tient à coeur à la Municipalité:

«Nous avons mis en place un programme de défense pour les femmes, pour savoir identifier une agression et procéder à quelques techniques pour éloigner une potentielle agression. Il s’agit de cours pour les femmes selon la méthode Fem do chi, qui renforce le pouvoir d’agir pour soi et se positionner face à une potentielle agression dans l’espace public, comme privé. À dix francs la session pour les veveysannes.»

Un «climat très désagréable»?

Plusieurs femmes contactées nous disent que le climat est «très désagréable» dans les rues veveysannes à partir de 22h. Gabriela Kämpf explique:

«En tant que femme, je comprends cette sensation d'insécurité»

- Gabriela Kämpf -

Elle enchaîne: «En 2021, l’une des premières choses que nous avons mise en place est harcèl.Vevey. Cette plateforme identifiait une lacune à la Ville de Vevey. A présent, les victimes peuvent faire des dépositions anonymes et être contactées par un professionnel.»

Dans la foulée de la législature de 2021, la ville a empoigné la problématique sécuritaire.

«Avec cette répétition de demandes concernant les questions d’insécurité, nous avons mis en place un groupe de travail. Notre rôle en tant que ville est de renforcer la cohésion et le vivre-ensemble. La Municipalité a demandé à la police de renforcer sa présence de jour comme de nuit. C’est elle qui a le mandat de la sécurité publique. Mais c’est un ensemble de mesures qui est nécessaire.»

La municipale analyse aussi «la situation délicate d’être une ville-centre». Selon elle, «en plus de sa population urbaine, Vevey accueille beaucoup de personnes qui viennent d’autres réalités. Vevey ne fait pas exception parmi les villes qui observent des problématiques de cohabitation dans l’espace public. Elle est aussi très dense», estime Gabriela Kämpf.

Elle profite de rappeler que «le narratif employé par les médias renforce cette sensation de crainte». Et de conclure que la Municipalité doit amener une présence rassurante à sa population. La mise en place de la médiation urbaine est là pour répondre à ce sentiment d'insécurité. «Nous allons construire des interventions avec nos expériences, définir des horaires, des contextes», nous décrit Gabriela Kämpf, ajoutant que la Municipalité se sent «très concernée et en soutien aux victimes d'agression».

L'actu en Suisse c'est par ici

2024-06-30T05:09:40Z dg43tfdfdgfd