GENRE, DéPARTEMENT, MéTIER... QUEL EST LE PROFIL DES SUPERCENTENAIRES ?

L’Institut national d’études démographiques (Ined) publie ce mercredi 24 avril un rapport s’intéressant aux supercentenaires… et dévoile leur profil.

Jusqu’en 1987, le Répertoire national d’identification des personnes physiques (RNIPP) ne rapportait aucun décès d’une Française ou d’un Français après 110 ans. Trente-cinq ans plus tard, au cours de l’année 2022, ce sont 39 personnes qui sont décédées à 110 ans ou plus. « Dépasser cet âge reste un événement rare, mais sa fréquence s’est fortement accrue », souligne une enquête de l’Institut national d’études démographiques (Ined), publiée ce mercredi 24 avril.

Intitulée « Vivre au-delà de 105 ans : quand l’improbable devient réalité », cette dernière se penche sur les personnes ayant atteint l’âge de 110 ans, appelées supercentenaires. « Les années récentes ont vu s’imposer une nouvelle classe d’âges, les 105 ans ou plus », constate l’étude. En vérifiant les décès à ces grands âges grâce au RNIPP, celle-ci brosse un premier portrait de ces centenaires.

Les femmes majoritaires 

Parmi les 39 personnes décédées à 110 ans ou plus en 2022, 38 étaient de sexe féminin. Un ratio qui s’explique, selon l’étude, par la « surmortalité masculine, qui prévaut tout au long de la vie, notamment aux âges actifs ».

Résultat : une personne supercentenaire « est souvent une femme, qui a fait des petits métiers assez durs en plein air (agricultrice, femme d’agriculteur…) et a eu une alimentation basée sur des produits sains, non transformés », estime Laurent Toussaint, coanimateur du blog « Les grands centenaires français », interrogé par l’AFP. 

Huit fois plus de supercentenaires dans les Antilles 

Où vivent, ensuite, ces supercentenaires ? En France hexagonale, aucune région ne se détache vraiment. Mais « la Guadeloupe et la Martinique se distinguent toutefois nettement du reste de la France », relève l’étude de l’Ined. Sur les 373 décès de supercentenaires enregistrés depuis 1978, 29 se sont produits en Guadeloupe et en Martinique.

« Proportionnellement à la population, on trouve près de huit fois plus de supercentenaires en Guadeloupe et en Martinique qu’en France hexagonale », illustre les chercheurs de l’Ined. Une différence d’autant plus marquante que les deux départements d’Outre-mer ont des espérances de vie à la naissance inférieures à celle en métropole.

Pour expliquer cet avantage, l’étude met en avant plusieurs hypothèses. Parmi elles : « La spécificité du peuplement de ces îles, essentiellement constitué de descendants d’esclaves ayant souffert la traite négrière. » « Ces conditions extrêmes ont pu conduire à une sélection des plus robustes et, ce faisant, peut-être celle de gènes de la longévité », avancent les chercheurs. L’hypothèse devra être confirmée par des études génétiques.

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