« L’ALCOOL N’A PAS RENDU MA MèRE PLUS INTéRESSANTE. IL L’A TUéE » : LES RéACTIONS à LA REMARQUE DE LéA SALAMé SUR L’ALCOOL

Sur le plateau de « Quelle Epoque », la présentatrice Léa Salamé reprochait à l’humoriste Artus d’être devenu chiant, en réaction à son choix d’arrêter l’alcool et la cigarette. Un dérapage qui a suscité un tollé.

Ne pas boire d’alcool, c’est être chiant·e? C’est s’ennuyer et ennuyer les autres? C'est mal vu? Oui, pour Léa Salamé (et bien d’autres), qui a reproché à son invité, l’humoriste Artus, d’être devenu « chiant » après avoir arrêté l’alcool et la cigarette. Celui-ci avait expliqué que ce changement de mode de vie lui avait permis de gérer ses angoisses. Un choix positif, visiblement d’un ennui mortel pour la présentatrice et journaliste, qui s’est permise une remarque ironique, accueillie par quelques rires mais surtout surprise et agacement chez le principal intéressé. « Ah, vous êtes devenu chiant. Vous n’êtes plus angoissé mais vous êtes chiant », lui a-t-elle lancé. Sans perdre le sourire, Artus lui a fait remarquer le côté très français de ce jugement. “C’est très français ça. [...] Putain, c’est bien de ne pas boire d’alcool forcément », a-t-il ajouté avant d’obtenir « Ohlala, dis donc...» pour réponse. L’humoriste a donc insisté, plus véhément :« Je vous emmerde. Si j’avais dit que j’arrêtais la coke, tout le monde m’aurait dit bravo. »  

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« Un peu de tolérance » 

Cette remarque a été jugée déplacée par de nombreuses personnes après la diffusion de l’émission. Sur Instagram, l'illustratrice Camilla Gallapia  s’est exaspéré de ces propos, rappelant que l’alcool a tué 49 000 personnes cette année. Un chiffre donné par Santé Publique France dans un rapport très récent sur la surconsommation d’alcool chez les Français, ses risques et ses conséquences. L’artiste rappelle également que sa mère, alcoolique, est décédée. « L’alcool n’a pas rendu ma mère plus intéressante. Il l’a rendue malade. Il l’a tuée ». D’autres autrices engagées contre l’alcoolisme et ayant arrêté de consommer de l’alcool se sont indignées. Claire Touzard, autrice de « Sans alcool » a elle aussi posté sur Instagram, reprenant les termes de la présentatrice : « L’alcool est présent dans plus d’un féminicide sur deux. Et ça, c’est vraiment « chiant ».  Charlotte Peyronnet, anciennement alcoolique et autrice de « Pourquoi tu bois », réagissait à cette polémique sur BFMTV et aimerait que ce sujet soit un « non-sujet ». Elle appelait ainsi à « un peu de tolérance » et souhaiterait que l’on « foute la paix » à ceux qui ont fait le choix de ne plus boire, pour des raisons qui les regardent.

 

Une injonction à boire  

Sur Twitter, l’Association Addictions France a également rebondi sur les propos de Léa Salamé. « Pourquoi doit-on se justifier de ne pas boire d’alcool ? Une séquence qui résume parfaitement la nécessité de continuer à œuvrer pour faire évoluer les représentations et débanaliser la consommation d’alcool en France », peut-on lire. Sur les réseaux sociaux, beaucoup se sont sentis concernés par cette injonction à boire de l’alcool. « En plus de 4 ans sans alcool, j’ai entendu 1000 fois les propos de Léa Salamé. “Tu dois t’ennuyer?”, “Comment tu fais en soirée?”. C’est exactement ça qui me faisait peur avant d’arrêter. Il faut dire haut et fort que la vie est plus belle sans alcool, encore faut-il essayer» , écrit @stillbabos. « Je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma peau depuis que j’ai arrêté de boire de l’alcool. La seule chose qui pourrait me le faire “regretter” c’est ce type de réaction. Donc moi et mes presque 8 mois de sobriété, on t’emmerde aussi, Léa Salamé », témoigne à son tour @MtheLittlee, un·e autre utilisateur·ice. Pour beaucoup, ces remarques, perçues comme indiscrètes ou désobligeantes, culpabilisent et isolent et il est temps de normaliser la sobriété.  

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