ELLE A COTISé CINQUANTE ANS, SON ASSURANCE MALADIE MENACE DE NE PAS PAYER

Un problème de santé conduit une Genevoise de 88 ans aux Urgences des Grangettes début avril. Helsana l’informe du risque de non-prise en charge.

«Ma mère a été hospitalisée en urgence aux Grangettes début avril, où elle a passé deux jours aux soins continus pour une sévère infection, témoigne Louise*, sa fille. Dans le courant de la semaine qui a suivi, elle a reçu une lettre d’Helsana, auprès de qui elle est assurée en privé, l’informant qu’il n’y avait pas de prise en charge des frais.»

Cette histoire révèle l’étendue du problème auquel sont confrontés les Genevois ayant souscrit une assurance maladie complémentaire. Les désaccords tarifaires entre assurances privées et cliniques les touchent de plein fouet, comme des patients de La Tour et de La Colline l’ont déjà expérimenté.

Dans ce cas précis, la lettre d’Helsana indique que «des négociations tarifaires sont menées avec la Clinique des Grangettes, mais qu’elles n’ont pas abouti à un accord concernant la rémunération des prestations supplémentaires, c'est-à-dire celles dépassant ce qui est prévu par l’assurance obligatoire».

En ligne

Louise appelle alors l’assureur qui lui confirme qu’il n’a plus d’accord avec la clinique depuis février 2024 et que l’ensemble des prestations ne sont plus couvertes. Il précise néanmoins qu’il est en négociation avec les Grangettes. Louise demande encore si sa mère a été avertie de ces négociations, on lui répond que ces informations se trouvent en ligne.

«Comment ma maman aurait-elle pu consulter votre site internet alors qu’elle est arrivée en toute urgence à la clinique? interroge-t-elle, passablement choquée par cette réponse. N’auriez-vous pas dû informer vos assurés par courrier?» L’employé d’Helsana lui rétorque que c’était compliqué d’avertir tous les clients par lettre, d’autant plus que les personnes hospitalisées en cliniques privées ne représentent que 20% de leur clientèle.

Il aurait ajouté qu’il est de la responsabilité de la clinique d’avertir les patients de cette situation et non celle de la caisse maladie.

Depuis les années 70

«Cela fait près de cinquante ans que ma mère est assurée en privé et qu’elle s'acquitte d’une cotisation mensuelle très importante, vous imaginez son stress, à 88 ans, à la lecture de cette lettre alors qu’elle est en urgence vitale? s’insurge Louise. Depuis les années 1970, elle n’a jamais été hospitalisée et n’a jamais eu de problème de santé majeur.»

De son côté, la clinique confirme qu’elle a effectivement averti cette dame de cette situation, mais que, parallèlement, elle lui a fait signer un papier dans lequel elle s’engage à recouvrer elle-même la créance auprès d’Helsana.

Accord trouvé

Interrogé sur cette situation, le directeur général des cliniques Hirslanden - Colline et Grangettes -, Gilles Rufenacht, indique qu’un accord de principe a été trouvé avec Helsana et qu’il est en voie de formalisation.

*Prénom d’emprunt

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