LES éLUS PAYéS PAR LE SECTEUR DE LA SANTé FONT LA LOI

La nomination du président de la commission de la santé du Conseil des États à la tête d'un hôpital a fait polémique. Il est loin d'être un cas isolé.

Que se passerait-il si tous les élus payés par un acteur du système de santé quittaient la salle de la commission de la santé du Conseil des États pour éviter les conflits d'intérêts? «Je serais bien seule pour débattre...», a dit avec un rire jaune la conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider à la Matinale de la RTS, jeudi. La cheffe du département de la Santé réagissait à la polémique qui agite la Suisse centrale: il y a quelques jours, le président de cette commission parlementaire, Damian Müller (PLR/LU), 39 ans, a été nommé président du conseil d'administration d'un grand groupe hospitalier de Suisse centrale.

Et comme l'a dit la conseillère fédérale, il est loin d'être le seul. Cette commission compte 13 membres. Parmi eux, on peut citer Erich Ettlin (C/OW), payé comme membre du conseil d'administration de l'assurance CSS. Ou Peter Hegglin (C/ZG), payé pour siéger à celui de la faîtière des assurances SantéSuisse. D'autres élus encore ont des mandats, dont une poignée qui sont bénévoles. Mais certains, comme Johanna Gapany (PLR/FR), n'ont par contre aucun mandat dans le secteur de la santé, qu'ils soient rémunérés ou non.

«Un jeune homme bien organisé»

Damian Müller est sorti de son silence lors d'une interview au «Luzerner Zeitung» et une prise de position dans «Blick», jeudi. Il rappelle que le Parlement est composé d'élus de milice: tous ont des métiers et sont payés par des secteurs publics ou privés. «Pour moi, comme pour beaucoup d’autres élus, cet exercice d’équilibre fait partie de la vie quotidienne», dit-il, ajoutant qu'il a à cœur de toujours trouver des solutions qui profitent à la population.

Qu'en dit Élisabeth Baume-Schneider? «C'est un jeune homme bien organisé, visiblement..., a-t-elle dit en maniant l'ironie. Mais il n'a rien usurpé, le système fait que son groupe lui a mis la présidence de cette commission à disposition. La question, c'est surtout la transparence. Ce qui a progressé, c'est qu'on sait qui est membre de quoi.»

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